Méditer, c'est d'abord le miroir de l'univers, son reflet perceptible. Méditer facilite le tamisage des nombreuses croyances ressassées. Mais 99.99% du temps, nous sommes dans une croyance, afin de pouvoir supporter la temporalité à traverser - aucun temps n'est continûment aisé. Avoir une foi ou une autre, profane ou sacrée, superstitieuse ou rationalisante, nous sert de béquille en espérant un jour mieux marcher. Et nous ne cessons d'apprendre à marcher. Or, méditer, c'est pouvoir s'arrêter de vouloir encore avancer et ne plus désirer comprendre, expliquer, plastronner. On ne s'assagit pas, on s'assoit, dans un rien où on ne peut même plus croire à soi. Le temps est le plus grand illusionniste qui soit : il n'y a qu'à être. Méditer, c'est purifier la lumière de notre cécité.
José Acquelin, Anarchie de la lumière (édition du Passage)
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