mercredi 4 mai 2022

Si je devais mourir demain


Je rêve d'aller à la mer 
me laver de toutes les poussières
d'hier
me nimber de son écume 
du jour
linceul de lumière

M'abandonner au grondement
de sa vague de fond
ressac du non-retour
m'aventurer dans l'abyssale dédale 
marin

Unique est la vague
unique l'être
uni

Mon fil d'Arianne 
me ramène à Montréal

L'air se raréfie
ma bouche s'assèche
ma vue se trouble
j'entends avec peine
ta voix
dans le tumulte des heures
je m'engourdis

Me reste cette odeur de terre
retournée au printemps

Tu es là
une lettre à la main

Ta réponse tremblante 
à la mienne

Ne te retourne pas
surtout ne te retourne pas
il n'y a plus de compromis

Tout perdure


Cygne blanc

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