La poésie est révolutionnaire. C’est que les puissances mortifères qui se développent à certains moments, dans l’Histoire, ne supportent pas la moindre herbe de vie, la moindre brise. Il faut qu’il n’y ait plus aucun courant d’air dans les rues de la ville ; il faut que le ciel soit fermé. Et il n’y a rien qui rouvre tout, à la fois les fenêtres et à la fois le ciel, comme la poésie ou comme une parole d’enfant ; il n’y a rien d’aussi puissant. La parole poétique est par essence subversive, elle n’est pas gentille, elle n’est pas mièvre, elle n’est pas sentimentale. Elle est insurrectionnelle, c’est une force de vie, pas de mort.
Christian Bobin
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