dimanche 1 décembre 2019
Éveil au seuil d’une fontaine
Ô ! spacieux loisir
Fontaine intacte
Devant moi déroulée
À l’heure
Où quittant du sommeil
La pénétrante nuit
Dense forêt
Des songes inattendus
Je reprends mes yeux ouverts et lucides
Mes actes coutumiers et sans surprises
Premiers reflets en l’eau vierge du matin.
La nuit a tout effacé mes anciennes traces,
Sur l’eau égale
S’étend
La surface plane
À perte de vue.
D’une eau inconnue.
Et je sens dans mes doigts
À la racine de mon poignet
Dans tout le bras
Jusqu’à l’attache de l’épaule
Sourdre un geste
Qui se crée
Et dont j’ignore encore
L’enchantement profond.
Anne Hébert
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Quelle sensibilité à la source torrentielle des fontaines imprévues et pourtant spontanées de chaque ouverture du jour!
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