Les chiens des petits mesdames et messieurs
De Saint-Lambert et autres villes de bourgeois
Qui ignorent Brel et sa chanson Les cochons
Ont droit à d’extraordinaires attentions
Auxquelles la meute des pauvres aux abois
Ne flairera jamais l’odeur sous ces cieux.
Ces canins bénis de Saint-Lambert et d’ailleurs
Aux petits soins vous toisent, bavant d’arrogance
Grands gagnants au loto des réincarnations
Loin des gamins privés de l’os d’une passion
Qui jamais ne goûteront aux biscuits d’abondance
Mômes aux yeux éteints et au cœur plein de peurs.
Chiens bercés dans les confidences, les câlins
Maîtres des regards domestiques de leurs maîtresses
Idiotes qui ne font que parader leur aisance
Idiots, esclaves d’une sotte bienveillance
Qui jamais n’humeront un effluve de détresse
Sauf si leur canin requiert un psy ou un bain.
Et moi dans cette marche invalide à l’amour
Tâche qui soulève l’ire des élégantes
Une ride sur l’horizon, un déclassé
L’intrus pour leurs chiens soudainement menacés
Un inversé dans des solitudes démentes
Mais un cerbère qui les attend au détour.
Lug Lavallée
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