Comme si
Cette vie n’avait été qu’un mauvais rêve
Un pèlerinage vers des oasis d’illusions
Quelques trêves dans des jardins d’hallucinations
Inanimés tous ces visages aimés?
Éventrées ces étreintes de dieux noyés?
Comme si
C’était aujourd’hui que je m’éveillais
Maintenant qu’il n’y a plus rien
Tout juste un peu de sable fuyant le sablier des mains
Un cri émigré devant la route de ma voix
Brisant le cendrier rempli des couleurs de l’horizon
Comme si
Tous les mots dits étaient dorénavant maudits
Les traces de mes pas à jamais effacées
Les pays habités des îles évaporées
Mon père le plus proche des étrangers
Et ma mère une pierre au fond de la mer
Comme si
Quelqu’un ou quelque chose avait scié
La pomme de la gorge des vents et du souffle
Où se termine l’inspiration et où débute l’expiration
Où les feuilles peu à peu vident la mémoire des arbres
Là où se taisent les dernières percussions des yeux
Comme si
Les chiens, les enfants et les chats
Toujours tendaient de fragiles passerelles
Aux linceuls de nos âmes fantomatiques
Les invitant à traverser sur les os le sang solaire des océans
À revêtir d’habits de brumes les squelettes de nos peurs étranglées
Lug Lavallée
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