Je rêve que je suis un homme
je connais son nom
ce nom est connu
ainsi que celui qui le porte
Je marche à sa suite
sur un sentier de montagne
à l'heure où le soleil
ocrifie la flore allonge les ombres
où les oiseaux s'assemblent
en volière silencieuse
En fait je ne vois
que l'ombre du marcheur
dont j’emboîte le pas
celle-ci semble faire
le tour de la montagne
comme un long serpent noir
dont je n'aperçois ni le début ni la fin
Je croise un lièvre furtif puis un renard
quand soudain mes pieds
s'enfoncent dans la tourbe
malgré mes efforts pour m'accrocher
à quelque branchage je disparais
du paysage
l'écho n'a pas le temps de répondre
à mon cri
Je suis sous terre dans une grotte
un antre de fortune
j'avale ma peur pour ne pas être
dévorée par elle
je retiens mon souffle
tant l'air est dense
la lumière avare de ses photons
me permet à peine d'entrevoir
la silhouette de l'autre
car il est là
dans le silence
immobile
Une prière en moi
hésitante d’abord
je me cramponne à elle
comme aux grains d'un rosaire
psalmodiant chaque mot chaque syllabe
avec une force telle
que le vertige me prend
j’ai la nausée
j’attrape in extremis contre la paroi
une racine
qui m’aspire vers la cime
dans un tourbillon de sève
de lumière et de chants d'oiseaux
puis tout retombe
lourde sur le sol
un grand feu au centre de la grotte
une voix inconnue s'élève
emplit l'espace l'air s'allège
je me laisse bercer
quelques plumes d'oiseaux
ornent ma poitrine
Cygne blanc
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