Assise près de ma mère
je pensais à lui
à son courage
à sa ténacité
il nous avait laissées
nous les deux femmes de sa vie
nous ne parlions pas de lui
seul parfois un geste
un regard échangé
rendaient son souvenir palpable
et puis la radio
que l'une ou l'autre allumions
pour rompre le silence
à la tombée du jour
nous guettions sa voix
elle nous parvenait de si loin
d'un pays où régnait le chaos
chaque mot chaque tonalité
déposait dans notre salon
son poids d'absence
de crainte d'espoir
nous frémissions toutes deux
dans la pénombre
lovées l'une contre l'autre
nos cœurs battaient si fort
nous avions l'illusion
alors que le sien
s'unissait aux nôtres
la voix sa voix se voulait
chaleureuse rassurante
malgré les mots
percutant les ondes
comme des projectiles
puis la météo suivait
qu'on nous annonce des orages
des ouragans ou des tempêtes solaires
nous demeurions inertes
criblées par ses paroles
nous étions en première ligne
celle du chaos sans frontière
Cygne blanc
Wow, Foudroyant!
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