Je ne sais où je vais mais j'y vais d'un pas lent qui prend le temps par la main, l'embrasse doucement, le rend à la caresse du vent. Il n'est rien là devant moi que les remugles inéluctables du passé qui cherchent à nous retenir en falsifiant demain, et la danse des ancêtres qui prête vie aux ombres grinçantes. J'aurais aimé que tu m'accompagnes jusqu'à l'extrémité acérée de cette solitude qu'on appelle existence : comme un ponton de bois qui avance au milieu de l'océan houleux, elle prend pied au cœur du mystère, nous invitant à plonger. Avec toi, cela aurait été facile de mourir puisque de toute façon, c'est là que nous irons, au rendez-vous que nous a fixé depuis toujours l'immensité patiente, souriante.
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