Que dit le murmure qui habite le matin ? Rien que je ne puisse entendre. Déjà les fantômes qui enserrent le jour se précipitent avec leur cortège de mauvaises nouvelles - je les écarte d'un sourire : un rêve coule en moi, comme une eau claire qu'ils ne sauraient saisir avec leurs mains noueuses. Je suis ce petit ruisseau imperceptible et avec lui, je descends au bord de la rivière de ma vie. J'ôte mes habits, je me baigne dans la fraicheur toujours renouvelée de l'instant, je laisse aller tout ce qui m'alourdissait. Ah ! Je sais ce qu'il y a dans ce murmure... C'est un poème , le chant d'amour que la moindre goutte d'eau entonne, avec nostalgie et tendresse, quand elle pense à l'océan.
D’un murmure matinal à un murmure d’après-midi, quelques mots autrefois éclos, tout juste au bord du ruisseau, remontent comme bulles le fil de mon eau dedans... :
RépondreEffacerVivons !
Elle coule au bord de moi,
La rivière de mon temps,
Elle coule sans émoi,
Caressante ou orageuse,
Elle coule, je l'entends.
Rien ne vient que l'on exige,
Tout descend le cours de l'eau :
Une prière, un murmure,
Une bulle à peine éclose.
Rien n'est toi et rien n'est moi,
Nous sommes comme toutes choses :
Un murmure sous le ciel,
Une prière au matin,
Une bulle vaporeuse,
Une goutte de rosée
Que la brise emportera.
(21 mai 2009, non loin du vieux moulin à pirouette)
Un passant fini :-)