lundi 25 février 2019

Poème à Nico


À la manière d’Aragon avec quelques emprunts

Tes yeux sont si profonds qu’en me penchant pour boire
J’ai vu tous les soleils y venir se mirer
La mer y dérouler son tapis à tes pieds
Pour honorer ta grâce et ta beauté
Dans le cœur de chaque chose et de chaque être déverrouillé.

Et j’ai vu dans tes yeux par-delà une brume des songes
Les envolées et les messagers des dieux rentrer au bercail
Dans ces lieux familiers à tes bras et à tes étoiles de mer
Quand tu danses seule avec les anges
Et dans cette lumière que tu fécondes
La dureté, l’insensibilité et l’opacité du cœur, des regards et du monde
Se trouvent soudainement condamnés à l’exil.
Et dans cet espace bleu où on en oublie jusqu’à son existence
La faim, la soif et le désir des choses s’évanouissent
Meurent de leurs fragiles décrets 
Et livrent les fleurs de leurs ultimes secrets.

Nico, le ciel n’est jamais si bleu comme il l’est sur les blés
Le soleil te donne son feu quand tu marches dans les prés.

Lug Lavallée

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