Il faut être au
pays des anges, innocence sans frontières, pour percevoir leur
présence dans la blancheur bleutée de nos cœurs irradiés.
Avec le bruit du
soupçon de leurs pas commencent le décompte des jours sur l’archet
du temps, l’angoisse froide, voire mortelle, qui nous chasse de
l’Éden, le craquement de l’ivoire dans le cœur de la pomme puis
puits l’approche de Dieu qui nous fera chercher dans l’onde des
filles de la Terre leur lumière.
Oui, en effet, les
anges sont pétrifiants, car leur présence refuse le désespoir dans
le ressac du noir océan et la sourde comptabilité de la
culpabilité. Dans le noircissement de nos aveuglements, les vautours
se matérialisent, attirés par nos manques de foi.
Mirages. Commencent
l’extase et la quête dans le désert de nos pas. La violence et le
bruit remplissent alors l’espace de leur absence où nous apprenons
à devenir des hommes avec nos plumes trempées dans l’encre des
mots, ossements de leur souffle.
Forgerons qui
frappez sur vos enclumes à coups de sang et de feu, qui appelez-vous
sinon la lumière des anges qui vous a forgés?
Percussions. À
chaque carrefour multipliant ses bras, les astres signalent la
stridence de leur retrait et la densité de notre chute.
Anges comment vous
retrouver? Reste-t-il suffisamment de nuages, de plumes et de soie
dans nos écrins pour munir d’ailes les squelettes de nos
témoignages?
Mais lorsque le
désespoir et l’orgueil perdent leurs ultimes pétales, dans le
coquillage de notre abandon retentit à nouveau le pas de l’ange.
Lug Lavallée
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