vendredi 15 février 2019

Duino



Il faut être au pays des anges, innocence sans frontières, pour percevoir leur présence dans la blancheur bleutée de nos cœurs irradiés.
Avec le bruit du soupçon de leurs pas commencent le décompte des jours sur l’archet du temps, l’angoisse froide, voire mortelle, qui nous chasse de l’Éden, le craquement de l’ivoire dans le cœur de la pomme puis puits l’approche de Dieu qui nous fera chercher dans l’onde des filles de la Terre leur lumière.
Oui, en effet, les anges sont pétrifiants, car leur présence refuse le désespoir dans le ressac du noir océan et la sourde comptabilité de la culpabilité. Dans le noircissement de nos aveuglements, les vautours se matérialisent, attirés par nos manques de foi.
Mirages. Commencent l’extase et la quête dans le désert de nos pas. La violence et le bruit remplissent alors l’espace de leur absence où nous apprenons à devenir des hommes avec nos plumes trempées dans l’encre des mots, ossements de leur souffle.
Forgerons qui frappez sur vos enclumes à coups de sang et de feu, qui appelez-vous sinon la lumière des anges qui vous a forgés?
Percussions. À chaque carrefour multipliant ses bras, les astres signalent la stridence de leur retrait et la densité de notre chute.
Anges comment vous retrouver? Reste-t-il suffisamment de nuages, de plumes et de soie dans nos écrins pour munir d’ailes les squelettes de nos témoignages?
Mais lorsque le désespoir et l’orgueil perdent leurs ultimes pétales, dans le coquillage de notre abandon retentit à nouveau le pas de l’ange.
Lug Lavallée

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