samedi 30 décembre 2017

Ombres bleues


Les ombres bleues
aux limites de la nuit
tremblent sous les grands pins
ton souffle caché
dans le froid blanc
aux aguets des mystères
nul chant nulle pleur
n'évoquent le passé
seul l'enfant de ta chair
chasse la peur 
voit le jour

Cygne blanc

vendredi 29 décembre 2017

Lieu d'élection


Le monde est le lieu d'élection du poème
Quand le soleil se lève, il se lève dans le poème
Et quand il se couche l'obscurité descend
Et le poème s'assombrit.

William Carlos Williams

jeudi 28 décembre 2017

Seconde acquisition

Trouver, perdre. Est-ce que vous avez bien réfléchi à ce que c'est que la perte ? (...) La perte, toute cruelle qu'elle soit, ne peut rien contre la possession, elle la termine, si vous voulez ; elle l'affirme ; au fond, ce n'est qu'une seconde acquisition, toute intérieure cette fois et autrement plus intense.

Rainer Maria Rilke

mercredi 27 décembre 2017

Oiseaux de vent

Des oiseaux de vent dans mon ciel me murmurent ton nom. Je ne te connais pas encore et déjà je t'attends. Il n'y aura aucune autre issue que l'impossible. Je te convie maintenant à vivre, et au-delà de cette vie, à te fondre dans l'éclair blanc qui éclaire, fugitif, l'évidence sublime de l'océan - permanente mouvance.

lundi 25 décembre 2017

Fin ultime

Où se tient mon séjour ?
Où est ma fin ultime à quoi je dois atteindre ?
Où l'on n'en trouve point. Où dois-je tendre alors ?
Jusque dans un désert, au delà de Dieu même.

Angelus Silésius

dimanche 24 décembre 2017

Soleil de décembre

Le soleil de décembre plus bleu
plus froid  plus brûlant que jamais
giclée d'or d'émeraude
de rubis en plein front

pétrifiée au coin des rues
Duluth et Marianne
je ne bouge plus
c'est lui le maître 
l'invite à la fusion

il s'abreuve de mon sang
mes os se réduisent au désert
sous l'asphalte j'émerge          
fontaine de lumière                    

ce soleil de décembre plus bleu
plus froid plus brûlant que jamais
c'est toi avec tes yeux d'azur
ton air lointain
tes imprenables étreintes

ton feu de Sagittaire 
incendie nos hivers 

Cygne blanc

samedi 23 décembre 2017

La rose est sans pourquoi

La rose est sans pourquoi,
elle fleurit parce qu'elle fleurit,
elle ne se soucie pas d'elle-même,
elle ne se demande pas si on la voit.

Angélus Silésius

vendredi 22 décembre 2017

Nuages de couleur

Clouds come floating into my life, no longer to carry rain or usher storm, but to add color to my sunset sky

Rabindranath Tagore


Les nuages viennent flottant dans ma vie, non plus pour apporter la pluie ou annoncer la tempête, mais pour ajouter de la couleur à mon ciel au coucher du soleil.

Ma traduction.

jeudi 21 décembre 2017

Le torrent argenté de l'aube

Où que j’aille désormais, je t’emmène en moi. Je marche maintenant d’un pas assuré dans le torrent argenté de l’aube. Mais pour me parler de toi, il y aura toujours cette blessure ouverte que je garde au cœur comme le plus précieux souvenir que j’ai de la caresse brûlante du soleil. Elle est matrice de mes lendemains. Il y aura d’autres femmes à qui j’offrirai l’amour que tu as semé en moi. Il fleurira et portera fruit de lumière et d’ombre vives. En toute confiance, il me conduira aux rivages blancs de la douceur qui ne se dément pas. J’y aborderai, joyeux, pour m’offrir entier à la tendresse de la nuit et je sourirai car dans le noir le plus complet, quelque chose de toi luira encore et m’invitera à traverser la mort.

mercredi 20 décembre 2017

Désapprendre

On croit à tort qu’il faut accumuler un maximum de savoir, alors qu’il faut plutôt désapprendre, se dépouiller, faire le ménage, enlever l’inutile, faire des choses simples. Accepter d’être ce qu’on est, de n’être que ce que l’on est, mais de l’être complètement, et parler bien ancré dans cet état de vérité. On n’imagine pas à quel point ça repose.

Henri Gougaud

mardi 19 décembre 2017

Comprendre

Piet Mondrian

Je ne pleure pas.
Je ne ris pas.
J'essaie de comprendre.
Je n'y arrive pas toujours.
Je recommence sans cesse.
Il me vient un sourire.
Ta présence.
Tes mots.
Je comprends un peu mieux
Et toi, et moi.
Cela n'a de cesse
Spinoza avait raison.

Anne-Marie Gill
«Ne pas pleurer, ne pas rire, mais comprendre». Spinoza.

lundi 18 décembre 2017

Chemins ouverts

J'aime le mystère et le doute. Ils laissent ouverts tous les chemins. Les certitudes, toutes sécurisantes qu'elles soient, font toujours comme un bruit de porte qui se ferme.

Henri Gougaud 

dimanche 17 décembre 2017

Pratiquer l'Éveil


Vous devez en conséquence abandonner une pratique fondée sur la compréhension intellectuelle, courant après les mots et vous en tenant à la lettre. Vous devez apprendre le demi-tour qui dirige la lumière vers l’intérieur pour illuminer votre véritable nature. Le corps et l’âme d’eux-mêmes s’effaceront, et votre visage originel apparaîtra. Si vous voulez atteindre l’Éveil, vous devez pratiquer l’Éveil sans tarder. 

Dôgen

samedi 16 décembre 2017

Clarté de Dieu

Si on quitte tout ce qui est concevable, tout ce qui est exprimable, tout ce qui est audible, alors et alors seulement on abandonne toute chose... On est inondé de lumière, on passe dans la clarté de Dieu.

Maître Eckhart

vendredi 15 décembre 2017

Trace perdue


L'espoir ne doit plus être tourné vers l'avenir, mais vers l'invisible. Seul celui qui se penche vers son cœur, comme vers un puits profond retrouve la trace perdue.

Christiane Singer

jeudi 14 décembre 2017

Rendez-vous manqué

Tu n’étais pas au rendez-vous. J’ai cru t’y rencontrer et cependant, ce n’était pas toi. Une ombre a dansé de joie en te rêvant et ma vie a pris feu mais ce n’était que pour revenir à la cendre grise des jours sans toi. Et voilà que je te suis enchaîné comme un noyé à la pierre qui l’étrangle. Alors je me laisse couler sans regrets car ce n’est qu’au fond de la nuit que je te retrouverai, lumineuse et vive, comme toujours.

mercredi 13 décembre 2017

Féroce geolière

Ami prends garde à la souffrance elle est féroce geôlière....
Tu ne vois plus rien d'autre alors.
Tu es aveugle....
Tu peux être entraîné dans ses gouffres délétères, mais ses affres tenaces peuvent aussi contaminer ceux qui te côtoient...
Se décoller d'elle est un véritable chemin d'efforts.... Une Oeuvre.

Mais dès lors qu'un rai de lumière peut passer entre toi et elle, un rai de lumière ou un brin d'air, alors le salut arrive et la vie peut recommencer à couler...

Christiane Singer

mardi 12 décembre 2017

Créer le monde

Ce que tu as appelé « monde », il faut commencer par le créer. Ta raison, ton imagination, ta volonté, ton amour doivent devenir ce monde. La vie n'aura servi à rien à celui qui quitte le monde sans avoir réalisé son propre monde.

Upanishad

lundi 11 décembre 2017

Tranchant du sabre

Dans le poème tranchant comme un sabre, ce qui importe, est-ce la forme, l'esprit ou le non-esprit ? Le camélia qui fleurit dans le jardin a seul la réponse.


Quand on demanda à Onitsira ce qu'est, en vérité, un haïku, il répondit : un camélia qui fleurit dans le jardin. (Fabrice Midal, Qu'est-ce que la poésie ?)

dimanche 10 décembre 2017

Jours de neige

Ici, là-bas, un même ciel blanc.
Les arbres immobiles écoutent ma complainte 
nostalgique des jours de neige.

samedi 9 décembre 2017

vendredi 8 décembre 2017

Mourir et revenir à la vie


Et aussi longtemps que tu ne sais pas
Comment mourir et revenir à la vie
Tu n'es qu'un hôte désorienté
De la terre obscure.

Goethe

jeudi 7 décembre 2017

Indicateurs poétiques


Si je lis un livre et qu'il rend mon corps entier si froid qu'aucun feu ne pourra jamais le réchauffer, je sais que c'est de la poésie. Si je ressens physiquement comme si le sommet de mon crâne m'était arraché, je sais que c'est de la poésie. Ce sont les deux seules façons que j'ai de le savoir. Y en a-t-il d'autres ?

Émily Dickinson

mercredi 6 décembre 2017

Rêve bourgeonnant

Dans le train qui fend la nuit,
comme un rêve bourgeonnant :
une belle endormie.

mardi 5 décembre 2017

Sable transmuable

Portrait de Pierre Reverdy par Modigliani (1915)

Car ce n'est, au fond, que ça la poésie, du sable. Un sable, il est vrai, transmuable, par aventure en cristal. 

Pierre Reverdy

dimanche 3 décembre 2017

Profondeurs abyssales de l’amour


Celui qui a parcouru les profondeurs abyssales de l’amour,
Tour à tour dévoré par la soif
Ou s’abreuvant à la source,
Traverse sans dommage l’aridité
Ou les riches floraisons.
L’écoulement des saisons
Ne le touche point.
Au fond du gouffre de l’absence
Comme sur les cimes de l’union,
Son cœur reste serein
Et tel qu’en lui-même.

Hadewijch d’Anvers

samedi 2 décembre 2017

Le sillage du temps

La nuit t'engloutit.
Je reste sur le quai
     offert au vent glacé
     les bras ballant
à contempler
     sans y croire
     le sillage du temps
dans l'eau noire.

jeudi 30 novembre 2017

mercredi 29 novembre 2017

Adieu Tristesse


Je vais m'en aller, allez mon amie, 
Je vais m'en aller vivre ma vie, 
De l'autre côté je vais semer le doute et reprendre ma route, reprendre ma route.

Je t'ai tant aimée, aimée mon amie, 
Je t'ai tant aimée que dans ma vie,
Tu as fait ton nid, je m'envole quand même,
Adieu Tristesse, il faut que je te laisse.

J'ai laissé autant de larmes, de larmes couler
que j'ai laissé le navire chavirer,
blessé et par la vague, vague emporté oui,
J'ai laissé mes rires se noyer.

Je m'en vais, je vais mes larmes larmes sécher,
Je m'en vais loin de toi ma peine,
Si je m'en vais, c'est que l'orage, orage est passé
C'est que je sais qu'être heureux vaut la peine.

Je vais m'en aller, ma belle ennemie,
Je vais m'en aller vivre ma vie,
De l'autre côté tu as semé le doute et j'ai fait fausse route,
J'ai fait fausse route.

Je t'ai tant donné, donné ma peine, 
Tant et tant donné que je me traîne,
A toi condamnée je m'évade quand même,
Adieu Tristesse il faut que je te laisse.

J'ai laissé autant de rêves, de rêves passer, 
Je t'ai laissée me faire tout ce mal,
Et le vent glacé, et les hivers hivers ont passé,
puis déchiré le tissu de ma voile.

Je m'en vais, je vais quitter quitter le port,
Oui je m'en vais loin de toi ma peine,
Si je m'en vais c'est que je rêve rêve encore,
C'est que je sais qu'être heureux vaut la peine.

Je vais m'en aller, allez mon amie,
je vais m'en aller vivre ma vie,
Le vent a tourné, il a semé la haine,
On oublie que l'on s'aime, on oublie que l'on s'aime.

Je m'en vais semer, semer ma peine aux quatres vents, semer tant qu'il est temps,
L'envie de s'aimer à l'enfant que je laisse,
Adieu Tristesse il faut que tu me laisses.

Laisse moi, au moins le temps le temps d'essayer,
Laisse moi encore une chance, 
Oui laisse moi, au moins le temps,le temps de trouver,
Le peu de moi qui me sauvera,

Je m'en vais je mets les voiles, voiles encore,
Oui je m'en vais, loin de toi ma peine,
Et du vent mauvais, des vents froids et des vents forts,
Tant je sais qu'être heureux vaut la peine.

Oui je pars, je veux le calme, le calme trouver,
Loin de toi je serai sereine, 
Et je suis le phare, je n'ai qu'à me laisser guider,
Il faut croire qu'être heureux vaut la peine.

Oui je pars, je veux le calme, le calme trouver,
Loin de toi je serai sereine, 
Je serai le phare, je n'aurai qu'à me laisser guider,
Il faut croire qu'être heureux vaut la peine.

Zazie

mardi 28 novembre 2017

Nouvelle vie

Un jour, mon cœur touchera terre à nouveau. Pour l'instant, il vole au vent comme une feuille détachée de l'arbre qui l'a nourri. Gorgée des mémoires de l'été, lavée par la pluie tombée des étoiles, elle se livre maintenant à l'automne essentiel. Elle porte le printemps en son sein comme un enfant à naître au-delà de la tombe de l'hiver. 

Un jour, mon cœur touchera terre à nouveau, comme un oiseau fatigué de voler et qui s'offre enfin à la pesanteur de vivre. L'esquif de mon âme abordera enfin à ton rivage et j'en descendrai, tout tremblant de retrouver un sol ferme sous mes pas.

Un jour, mon cœur touchera terre à nouveau. Il plantera ses racines à tes pieds. Il se réchauffera au soleil de ton sourire. Il s'abreuvera à la lumière de tes yeux et enfin, il fleurira pour livrer passage à une nouvelle vie.

lundi 27 novembre 2017

Le soleil de l'Amour

Je marche le chemin de l'Amour. Son sentier est escarpé et conduit dans le vide au-delà de toute certitude. Il faut enjamber le gouffre de la peur pour se découvrir des ailes et traverser la nuit. Dans le soleil de l'Amour, il n'y a plus de doute, il n'y a que Toi.

dimanche 26 novembre 2017

Étonnante Lumière


J'aimerai pouvoir te montrer,
Quand tu es seul ou dans la noirceur,
L'Étonnante Lumière
De ton propre Être !

Hafiz de Chiraz, in "I heard God Laughing" par Daniel Landinsky (ma traduction)

samedi 25 novembre 2017

La plus belle médecine

Ne pas dire un mot de toute une journée, ne pas voir de journal, ne pas entendre de radio, ne pas écouter de commérages, s'abandonner absolument, complètement, à la paresse, être absolument, complètement, indifférent au sort du monde, c'est la plus belle médecine qu'on puisse s'administrer. 

Henri Miller

jeudi 23 novembre 2017

Vie à l'état pur


Pour avoir connu cette plénitude, je sais que l’amour n’a rien à voir avec la sentimentalité qui traîne dans les chansons et qu’il n’est pas non plus du côté de la sexualité dont le monde fait sa marchandise première –celle qui permet de vendre toutes les autres. L’amour est le miracle d’être un jour entendu jusque dans nos silences, et d’entendre en retour avec la même délicatesse : la vie à l’état pur, aussi fine que l’air qui soutient les ailes des libellules et se réjouit de leur danse !

Christian Bobin

mercredi 22 novembre 2017

Notes de piano

Quelques notes de piano réveillent l'oiseau dansant dans le cœur, et voilà que le soleil vibre sur la peau. Dehors, l'espace grand ouvert tend des bras de radiante lumière à l'immensité du réel. C'est ainsi que la Sublime, martelant le corps du Silence de ses adorables pieds nus, tire du sommeil le dieu endormi : son rêve éclot enfin en un éclair jubilatoire d'éternelle liberté.

mardi 21 novembre 2017

Liberté féroce

J'ai la liberté féroce ce matin. Elle coure dans la campagne à la poursuite du soleil levant. Voilà, elle n'a enfin plus de visage auquel s'attacher comme chien cherchant le collier; elle a retrouvé sa nature de louve sauvage qui danse dans la musique de l'aube. Aujourd'hui est le temps d'un adieu dans lequel tu es rendue à ta nature d'aigle sidéral, et d'une naissance éternelle, éclosion de la lumière, comme chaque jour.

lundi 20 novembre 2017

Voyage sans fin

La route est grande ouverte devant moi et voilà que, doucement, tu t'éloignes. Lentement, ton soleil pâlit sur l'horizon et mon cœur s'abîme comme une lune gravide dans une mer rougeoyante. Tranquillement, tu t'effaces de mon ciel et laisses toute la place au vide qui me tend les bras. Au-delà de toi, il n'y a que la route qui m'avale et me recrachera tout nu sur les sables du temps. Alors, je me livrerai tout entier à l'océan pour me perdre (avec toi ?) dans un voyage sans fin...

Plonge !


Mon frère, espère recevoir l’Invité pendant que tu es encore en vie
Saute dans l’expérience pendant que tu es encore en vie
 
Ce que tu appelles le “salut” a sa place avant la mort.
Si tu ne romps pas les cordes qui t’attachent pendant que tu es en vie
Crois-tu que les fantômes le feront pour toi plus tard ?
L’idée que l’âme se joint à l’extase
Seulement une fois que le corps est pourri –
Ceci n’est qu’illusion.
Ce que tu trouves maintenant tu le trouveras plus tard.
Si tu ne trouves rien maintenant,
Tu aboutiras tout simplement enfermé quelque part dans la cité de la mort
Mais si tu fais l’amour avec le Divin maintenant,
Tu auras dans la prochaine vie le visage du désir satisfait.
Alors plonge ! Cherche la vérité ! Trouve ton maître ! Crois à la splendide musique !
 
Kabir dit ceci : Quand on cherche pour l’Invité,
C’est l’intensité du désir pour l’Invité qui fait tout le travail.
Regarde-moi et tu verras un esclave de cette intensité !

Kabir

dimanche 19 novembre 2017

Bon voyage !

Aujourd'hui, jour de deuil et de silence car nous disons "au revoir" à Paula Lebrun.

Never born, never died, she'll always shine like a jewel in our heart...


Bon voyage dans le soleil, chère Âme !


samedi 18 novembre 2017

La corde oblique

La corde oblique creuse
la plante de mon pied
y dépose la semence
de l'envol

mon pied tremplin
à chaque pas je te rejoins
toi l'homme oiseau
au circuit des brumes

la ville en miroir scintille
d'envergure
s'éloigne sous l'aile
de notre regard

la voie oblique
initie la rencontre
à la croisée des feux

dans l’œil de l'oiseau solaire
la fusion de la terre 
et du soleil

nos ailes de cendre
polliniseront les étoiles

Cygne blanc

vendredi 17 novembre 2017

Le vent nous portera

Mon âme danse dans le vent ce matin tandis que je pense à toi. La tempête a des atours qu'aucune rose n'égalera. Elle m'emmène en tourbillonnant au cœur obscur de la lumière, où s'enfantent les matins radieux. « Amour, toujours ! » crie-t-elle en chevauchant ardemment les vagues du temps. Oh oui, le vent nous portera au-delà de tout ce que nous pouvions imaginer, jusqu'au bout de nous-mêmes. Et là, bien sûr, je te retrouverai, intacte dans ta sauvage beauté.


jeudi 16 novembre 2017

Libération par la vérité

It is always the false that makes you suffer, the false desires and fears, the false values and ideas, the false relationships between people. Abandon the false and you are free of pain; truth makes happy, truth liberates.
C'est toujours le faux qui vous fait souffrir, les faux désirs et les fausses peurs, les fausses valeurs et les fausses idées, les fausses relations entre les gens. Abandonnez la fausseté et vous êtes libres de la douleur; la vérité rend heureux, la vérité libère.
Nisargadatta Maharaj (ma traduction)

mercredi 15 novembre 2017

Rencontrer l'autre

Percer jusqu'à l’être : qu'est-ce d'autre qu'aimer ? Un court instant traverser toutes les épaisseurs, toutes les cuirasses, tous les enfermements... et rencontrer l'autre. Là jaillit l'étincelle.
Christiane Singer
Propos recueillis par Patrice van Eersel "L’enfantement, l’éros et la vieillesse "

mardi 14 novembre 2017

Une seule Lumière

Paule Lebrun - forever in our hearts...

Une flamme s'est éteinte. Une étoile s'est allumée dans le ciel, a rejoint la grande chaîne d'or qui guide l'humanité. Là-haut, les Anges dansent pour accueillir une nouvelle lumière. Ici-bas, nous irriguons les cœurs avec tout l'amour reçu et ils fleurissent, portant la promesse d'autres flammes qui s'allumeront, ensemencées par cette étoile. Flammes ou étoiles, une seule Lumière.

See you soon...

lundi 13 novembre 2017

Vol de l'oiseau


La conscience est un effort qui tient du vol de l’oiseau. Elle s’arrache à la pesanteur de la terre, elle tend vers le soleil au-delà des nuages, elle épouse le vent et se laisse porter par les courants ascendants, descendants. Enfin, il est toujours un moment où elle éprouve le besoin de se reposer et de revenir au plus bas pour, dans le secret de l’obscurité immobile, préparer un nouvel envol…

dimanche 12 novembre 2017

Au bord de moi-même

Au bord de moi-même je m'arrête et me penche, abîme. Et dans cet abîme l'univers avec son temps et son espace est un astre.  Et dans cet abîme il est d'autres univers, d'autres formes de l'être avec leurs temps aussi, leurs espaces et d'autres vies différentes de celle-ci. L'esprit est plutôt une étoile. Le "dieu" que l'on peut penser est un soleil. Et il est d'autres dieux, d'autres esprits, d'autres essences de la réalité. Et moi, je me précipite en l'abîme et reste en moi. Jamais je ne sombre. Je ferme les yeux et je rêve. Et je m'éveille à la nature. Ainsi je me retrouve et retourne à la vie.

Fernando Pessoa

samedi 11 novembre 2017

Mon phare


J'habite tout en haut  d'un phare
comme l'oiseau marin je m'y pose 
    sans interrompre mon vol
      mon souffle rayonnant
s'amalgame aux allers-retours 
des marées    des continents
    du vent   de la lumière
        le phare témoin
des points de départ et d'arrivée
   des hommes et femmes
migrant de l'eau   à la terre
         de l'air    au feu
      je l'appelle  Volver 
                         mon phare 
d'où je guette ton retour
                          comme l'oiseau  
j'ancre la lumière
aux rochers    de la reconnaissance
          de la survivance
                                     des alliances

Cygne blanc

vendredi 10 novembre 2017

Naissance et mort


Vie et mort n’est pas le couple. Naissance et mort est le couple et la vie traverse les deux.

Dialogues avec l'Ange

jeudi 9 novembre 2017

La saveur d'être


Désormais, tout est changé. J'ai goûté - comme par mégarde - à la saveur d'être, et tout est changé. Quelque chose, en moi, n'est pas né avec moi et ne mourra pas avec moi. Par cette certitude, tout est changé. Il n'y a plus personne à qui reprocher quoi que ce soit - plus personne, non plus, à convaincre de quoi que ce soit... A l'instant où cesse en moi toute représentation - toute idée "sur" les choses, les voilà qui apparaissent dans leur évidence impérieuse, leur vide lumineux.

Christiane Singer

mercredi 8 novembre 2017

Oasis

Voilà, voilà, j'ai marché le chemin qui ne va nulle part et, comme le dit le poète, je suis arrivé où tout commence. J'ai posé mes valises emplies de larmes que je n'avais pas pleurées et je les ai vidées pour irriguer le temps. J'ai ausculté patiemment le silence à la recherche d'une nouvelle vie et, bien sûr, je l'ai trouvée là où je ne l'attendais pas: elle est couleur miel et elle en a le goût vertigineux, ainsi que le parfum du désert quand il fleurit.

mardi 7 novembre 2017

Jour parfait

Just a perfect day
Rien qu'une journée idéale
Drink sangria in the park
A boire de la sangria dans le parc
And then later, when it gets dark, we'll go home
Et plus tard, quand la nuit tombe, rentrer chez soi
Just a perfect day
Rien qu'une journée idéale
Feed animals in the zoo
A nourrir les animaux du zoo
Then later a movie too, and then home
Plus tard, regarder un film et rentrer.
(Chorus) :
(Refrain) :
Oh it's such a perfect day
C'est une si belle journée
I'm glad I spent it with you
Je suis si heureux de la passer avec toi
Oh such a perfect day
Une journée si parfaite
You just keep me hanging on
Tu m'aides à tenir le coup
You just keep me hanging on
Tu m'aides à tenir le coup
Just a perfect day
Rien qu'une journée idéale
Problems all left alone
Tous les soucis ont disparus
Weekenders on our own
Nos voyages pendant les weekend
It's such fun
C'est tellement amusant
Just a perfect day
Rien qu'une journée idéale
You make me forget myself
Avec toi je m'oublie
I thought I was someone else
Je pense que j'étais quelqu'un d'autre
Someone good
Quelqu'un de bien
(Chorus)
(Refrain)
You're going to reap just what you sow
Tu n'as plus qu'à récolter ce que tu as semé
You're going to reap just what you sow
Tu n'as plus qu'à récolter ce que tu as semé
You're going to reap just what you sow
Tu n'as plus qu'à récolter ce que tu as semé
You're going to reap just what you sow
Tu n'as plus qu'à récolter ce que tu as semé


lundi 6 novembre 2017

Relativité de l'Absolu


L'Absolu ne serait pas absolu s'il n'englobait pas la totalité du relatif.
Le Tout ne serait le Tout s'il n'englobait pas chacune de ses parties. 
L'Éternité ne serait pas l'Éternité si elle n'englobait pas le temps. 
L'Infini ne serait pas l'Infini s'il n'englobait pas tout l'espace. 
Le Un ne serait pas le Un s'il n'englobait pas le multiple.

Pierre Vaillancourt

dimanche 5 novembre 2017

Je donne de la voix


Je donne de la voix,
A les faire fuir, à faire pâlir ou même rougir.
Entend-moi !
Pas à côté,
Sans préjugé,
Sans présumer,
Au bon endroit.
Comment faire,
Sans m'arracher le gosier,
Pour enfin,
Profiter de mon oreiller ?
Es-tu prêt à te prêter ?
Avec amour, dans le velours,
Pour que plus jamais,
Ma voix ne s'étouffe,
Dans l'oreiller.
Je donne de la voix,
Passionnément,
Maladroitement,
En attendant,
Qu't'entendes ma voix,
Au bon endroit.


Sous les voiles, la plume

samedi 4 novembre 2017

Tes yeux

Tes yeux sont la patrie de l'éclair
et de la larme,
silence disert.

Tempêtes sans vent, mer sans vagues,
oiseaux prisonniers, fauves dorés endormis,
topazes impies comme la vérité.

Automne dans une clairière où la lumière chante à l'ombre
d'un arbre, et où toutes les feuilles
sont oiseaux,
plage que le matin rencontre constellé d'yeux,
panier de fruits de feu,
mensonge nourricier,
miroirs de ce monde, porte de l'au delà,
pulsation tranquille de la mer à absolu cillant,
midi,
désert de glace.

Octavio Paz

vendredi 3 novembre 2017

jeudi 2 novembre 2017

Plénitude de la présence

Je n'en finis pas de te laisser aller à la rivière du temps, et à chaque fois tu emportes un morceau de mon cœur. Peu à peu se découvre un vide dans lequel je descends doucement, pas à pas. À l'envers du manque, il y a le soleil de ton sourire, et pour rien au monde je ne renoncerai à ce creux abyssal qu'il dessine en moi car il me parle de toi encore. Dans ce vide, il y a moi aussi qui me manque à moi-même, et cette absence essentielle me reconduit à la plénitude de la présence.

mercredi 1 novembre 2017

Le cercle perdure


Filles de l’eau, filles du vent, je vous aime. Toujours présentes à mon cœur vous êtes. Le fer et le feu n’ont pas eu raison de vous. Filles de la terre, filles de la flamme, vous réjouissez mon âme. Le cercle perdure et les étoiles sourient : nous ne cesserons jamais de danser…

Incendie sans limites

Je n'aurai de cesse que de descendre au plus creux de l'être, là où dans la rondeur du temps se recueille l'humide de l'âme. J'y distillerai les amours mortes jusqu'à en extraire l'alcool du chagrin fou qui consume la nuit. Enfoui au cœur de l'obscurité sans visage, au bout de la déraison de l'absence, je retrouverai le feu sacré que tu m'as dérobé. Alors, je proclamerai l'incendie sans limites du matin et j'y précipiterai toutes mes étoiles pour me réveiller enfin libre.

mardi 31 octobre 2017

J'apprends à prendre racine


A toujours regarder la cime,
J'ai oublié de prendre racine.
Mes pas cherchent sans cesse le sol,
Qu'ils ne peuvent trouver en plein vol.
Qu'il est beau pourtant le chant des sirènes.
Mais à toujours prendre le large,
J'ai fait fi de tous les adages.
Que pourrais-je bien récolter,
Que je n'aurais pris le temps de semer ?
A toi, à moi, à nous qui cherchons le secret des étoiles,
Souvenons-nous que "la sève du feuillage ne s'élucide qu'au secret des racines".


Sous les voiles, la plume

dimanche 29 octobre 2017

Au point du jour vermeil

Sur le toit, l'aube est prise au filet du soleil.
Voici le roi du jour dans la coupe du ciel.
"Il faut boire du vin": ce cri d'amour traverse
le temps et l'univers, au point du jour vermeil. 


Omar Khayyam

samedi 28 octobre 2017

Bien voir

Pour bien voir une chose, il vous faut toucher à son contraire. Par l'ombre, vous allez à la lumière. Par l'indifférence, vous atteignez à l'amour.

Christian Bobin

vendredi 27 octobre 2017

À l'aube de toi


Je suis à l'aube de toi. Tu ne t'es pas encore levée, tu n'es pas montée dans mon ciel. Jusque maintenant, je n'ai fait que te rêver, t'imaginer. Je peuplais la nuit de ton sourire pour l'éclairer mais je ne t'ai pas vue, pas encore aimée dans ta splendeur. Alors je vais au rendez-vous que tu m'as donné avec le cœur battant comme un tambour et un chant sur les lèvres. Comme les anciens guerriers, je traverserai la mort pour toi et je chevaucherai enfin le vent, l'âme au clair plongée dans le soleil.

jeudi 26 octobre 2017

Un chemin sans fin


J'ignore si nous serons un jour sauvés, si même ce mot n'est pas dénué de sens. Mais je sais que nous devons traquer un trésor toujours plus lointain, inaccessible, illusoire sans doute, simplement parce qu'en notre vie ne nous fut pas donné d'autre chemin, d'autre choix que cette folie. A la poursuite de cette chimère, il te faudra traverser toutes les montagnes, tous les déserts, toutes les tempêtes, tout ce que la géographie des rêves peut élever d'obstacles. De temps en temps tu redresseras l'échine et te révolteras contre l'invisible cravache qui te pousse en avant. Parfois, au seuil d'une nuit effrayante, tu refuseras d'avancer, comme font les ânes rétifs. Mais partout où tu devras passer en quête du trésor qui n'existe pas, même à travers flammes, de gré ou de force tu passeras. Ne cherche aucune raison à cela, il n'y en a pas. Il n'y a pas de sens, Guillaume. Il n'y a qu'un espoir sans objet à porter sur un chemin sans fin.

Henri Gougaud

mardi 24 octobre 2017

Oser vivre

Oser vivre, c'est oser mourir à chaque instant mais c'est oser également naître, c'est-à-dire franchir de grandes étapes dans l'existence où celui que nous avons été meurt pour faire place à un autre, avec une vision du monde renouvelée...

Arnaud Desjardins

lundi 23 octobre 2017

Imprégnation du silence


Mes amis, le défi fondamental consiste à entrer soi-même en révolution et à permettre qu'un être humain naisse en soi. La voie à suivre pour cela est celle de la méditation. La méditation est une attention incluant tout. Dans la méditation, le silence de l'esprit total aiguise votre être entier ; chaque cellule de l'être devient active. C'est pourquoi la totalité entrant en action et œuvrant avec le mouvement de la vie est un événement prodigieux. Quand l'esprit total devient silencieux, ce silence imprègne l'être entier. Savez-vous ce qu'est l'imprégnation du silence dans l'être ? L'imprégnation du silence dans la totalité de votre être est pure conscience. Nous n'avons pas de motifs, nous n'avons pas de buts, rien à acquérir et rien à sauver ; ainsi le mécanisme de défense ne fonctionne pas. La totalité de votre être devient consciente de tout ce qui se passe en vous et en dehors de vous, exactement depuis les orteils jusqu'à la tête. Vous devenez ainsi mouvement de conscience pure en chair et en os. Oh ! la beauté de cela.

Vimala Thakar

dimanche 22 octobre 2017

Point d'or


Nous n'appartenons à personne sinon au point d'or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous, qui tient éveillés le courage et le silence.

René Char

samedi 21 octobre 2017

La nuit dernière

Je rêve que je suis un homme
je connais son nom
ce nom est connu
ainsi que celui qui le porte

Je marche à sa suite
sur un sentier de montagne
à l'heure où le soleil
ocrifie la flore  allonge les ombres
où les oiseaux s'assemblent
en volière silencieuse

En fait je ne vois
que l'ombre du marcheur
dont j’emboîte le pas
celle-ci semble faire
le tour de la montagne
comme un long serpent noir
dont je n'aperçois ni le début ni la fin

Je croise un lièvre furtif puis un renard
quand soudain mes pieds
s'enfoncent dans la tourbe
malgré mes efforts pour m'accrocher
à quelque branchage je disparais
du paysage
l'écho n'a pas le temps de répondre
à mon cri

Je suis sous terre dans une grotte
un antre de fortune
j'avale ma peur pour ne pas être
dévorée par elle
je retiens mon souffle
tant l'air est dense
la lumière avare de ses photons
me permet à peine d'entrevoir
la silhouette de l'autre
car il est là
dans le silence
immobile

Une prière en moi
hésitante d’abord
je me cramponne à elle
comme aux grains d'un rosaire
psalmodiant chaque mot  chaque syllabe
avec une force telle
que le vertige me prend
j’ai la nausée
j’attrape in extremis contre la paroi
une racine
qui m’aspire vers la cime
dans un tourbillon de sève
de lumière et de chants d'oiseaux
puis tout retombe

lourde  sur le sol
un grand feu au centre de la grotte
une voix inconnue s'élève
emplit l'espace  l'air s'allège
je me laisse bercer

quelques plumes d'oiseaux
ornent ma poitrine

Cygne blanc