samedi 4 novembre 2017

Tes yeux

Tes yeux sont la patrie de l'éclair
et de la larme,
silence disert.

Tempêtes sans vent, mer sans vagues,
oiseaux prisonniers, fauves dorés endormis,
topazes impies comme la vérité.

Automne dans une clairière où la lumière chante à l'ombre
d'un arbre, et où toutes les feuilles
sont oiseaux,
plage que le matin rencontre constellé d'yeux,
panier de fruits de feu,
mensonge nourricier,
miroirs de ce monde, porte de l'au delà,
pulsation tranquille de la mer à absolu cillant,
midi,
désert de glace.

Octavio Paz

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