samedi 31 août 2019

Vulnérabilté


La vie existe dans la vulnérabilité, elle existe dans le danger, dans l'insécurité. Il n'y a pas de sécurité et il ne peut pas y avoir... Plus la qualité de vie est élevée, plus elle est fragile. Regardez une rose, regardez un poème, un chant, regardez la musique — ils vibrent une seconde et puis plus rien ! Regardez la méditation... Quand vous vous élevez, vous découvrez que les choses deviennent de plus en plus vulnérables. il n'y a donc rien de mal à la vulnérabilité ; c'est comprendre la nature de la vie... Apprenez donc à accepter votre vulnérabilité et cela donnera naissance à une compréhension très profonde et à un profond courant d'énergie...

Osho

vendredi 30 août 2019

Regard amoureux


Nous avons oublié que, 
sans la puissance amoureuse 
qui nous habite, 
le monde est perdu. 

Tout sur terre appelle 
notre regard amoureux. 

Christiane Singer

mercredi 28 août 2019

Le risque de devenir


On dit qu'avant d'entrer dans la mer,
une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin
qu'elle a parcouru, depuis les sommets,
les montagnes, la longue route sinueuse
qui traverse des forêts et des villages,
et voit devant elle un océan si vaste
qu’y pénétrer ne parait rien d'autre
que devoir disparaître à jamais.
Mais il n'y a pas d'autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible dans l'existence.
La rivière a besoin de prendre le risque
et d'entrer dans l'océan.
Ce n'est qu'en entrant dans l'océan
que la peur disparaîtra,
parce que c'est alors seulement
que la rivière saura qu'il ne s'agit pas
de disparaître dans l'océan,
mais de devenir océan.

Khalil Gibran

mardi 27 août 2019

Duchamp magnétique


Il aimait l’unique
      l’anomalie dans l’ininterrompu
La roue de bicyclette immobile
Plutôt que le déroulement du même
Ready-made multidimensionnel
Explosion de perspectives
Éructation de la critique
Jusqu’à l’amibe
Survivant à l’épuisement des soleils.

L’incident
    l’accident Duchamp 
Ne se reproduira plus
Dans ce qu’il reste de cycles
De mathématiques infinitésimales
À notre Terre
Parfois
Des paradigmes naissent comme ça
Tout bonnement

Qu’auraient dit Michel Ange
Leonard de Vinci
De ce changement de ciel
Métallique
Provoqué par l’impassible Duchamp,
Apollinaire, Delaunay, Picasso,
Magritte, Ernst, Miro
Braque et les autres?

La mariée mise à nu par ses célibataires, même
L’âge de la Vierge annoncée par Joachim de Fiore
La vacuité taoïste et bouddhique de Maître Eckart 
Lui auraient-ils fourni
Les pigments de ses horizons
Résolument nihilistes?

Duchamp a culbuté l’Art
Dans l’Invisible transparent
Et depuis les morues n’ont plus de bancs
Pour se rasséréner
Le langage pictural s’est désarticulé
Jusqu’au fossile de son ADN
Les nuages et les roches dialoguent.

Par delà le surhomme de Nietzsche
Le mutant insignifiant et indifférent
Découvre qu’il devra imaginer
Respirer
Sans bien, sans mal,
Sans beau, sans laid,
Sans gauche, sans droite,
Sans est, sans sud, sans ouest, sans nord
Sans bas, sans haut
Sans sang
Comme l’hameçon 
De la dernière interrogation!

La désorientation succède à l’absurde
Il n’y a plus de centre, de solide,
De certitudes, de clartés
Pour la raison 
Vaincue par une lucidité sans pavillons

Le goût du luxe des parvenus
Abreuvés des mensonges
Illusoires de la forme
Pour masquer
L’inaptitude d’être
Le temps d’une assomption
L’icône matérialisé
De toutes les entailles
Dans le regard de l’altérité.
Le goût
Maladie épidermique de l’Art
Miel où viennent se noircir les abeilles.

Abandon de la peinture
Abandon de l’anarchie
Abandon de la sagesse
Abandon de la poussière
Échec et mât sans escale
Duchamp est passé par dada
Puis est resté lui-même
Un passant
Multiplié dans la fiction de l’escalier !

Lug Lavallée

samedi 24 août 2019

Porte ouverte


Nous passons notre vie devant une porte sans voir qu'elle est grande ouverte et que ce qui est derrière est déjà là, devant nos yeux.

Christian Bobin

mercredi 21 août 2019

Cerisier


La vie est une cerise,
La mort est un noyau,
L'amour un cerisier.

Jacques Prévert

jeudi 15 août 2019

Réintégration


Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu’ait connue l’humanité, va être d’y réintégrer les dieux. 

André Malraux

samedi 10 août 2019

Le baiser du dieu et de la déesse...


Accepte humblement
le baiser
du dieu et de la déesse
sur tes lèvres

androgyne orchidée

accueille généreusement
les caresses
du quatuor divin
sur ton corps

papillon d'or 

abandonne-toi avec gratitude
à l'embrassement
des huit membres ailés
de ton être

infinie plénitude

rejoins librement
la multiplicité
de ton âme

             Soi intemporel 


Cygne blanc

jeudi 8 août 2019

Danse éveillée


Une personne qui ne marche plus au son des tambours de la société et qui danse sur la musique qui jaillit d’elle-même : voilà une excellente définition de l’être éveillé.

Anthony De Mello

vendredi 2 août 2019

Paradoxe singulier


A l’un des pôles de mon existence, je ne fais qu’un avec les cailloux et les branches des arbres. Là je dois me soumettre au joug de la loi universelle. C’est là, au fond, que se trouve la base même de la vie. Et sa force vient de ce qu’elle est étroitement enserrée dans l’ensemble du monde, de ce qu’elle est en pleine communauté avec toutes choses. Mais à l’autre pôle de mon existence, je suis distinct de tout le reste. Là j’ai rompu les barrières de l’égalité et je me trouve seul, en tant qu’individu. J’y suis absolument unique, je suis moi, je suis incomparable. Toute la masse de l’univers ne pourrait pas écraser cette individualité qui est mienne.

Rabindranath Tagore

jeudi 1 août 2019

Bribes d'inconnaissance

C’est en quittant les régions
Qu’on gagne les légions
En rang d’oignons
Pour trouver du pognon.

Les parcomètres ont supplanté les croix de chemins
Peuple à jeu de nous
Bénis l’argent des peaux lisses !
*
Je vous ai cherchés à l’endroit
Dans les alcôves des bits de vos ordinateurs
Je vous ai trouvés à l’envers
Dans les fossiles des lèvres de vos émois.
*
Poche de vie
Qui n’en finit pas de crever
À cause des yeux assoiffés des cailloux
Des voies ferrées
Au cœur serré !
*
On me demande d’être complet
Parce que j’ai entrouvert la garde-robe de vos secrets mités !

Lug Lavallée