samedi 28 février 2015

Bonheur réel

La souffrance consiste en ne pas aimer. Si vous pouvez vraiment vivre dans l'amour, vous vivrez sans souffrance. (...) Vous n'avez aucun bonheur réel, digne de ce nom, tant que vous pouvez encore ne pas aimer.
Arnaud Desjardins

jeudi 26 février 2015

Chercheur d'erreur

Ne soyez pas des "chercheurs de vérité". Soyez des chercheurs de l'erreur qui vous empêche de voir la vérité. Celle-ci est toujours présente.
Arnaud Desjardins

mercredi 25 février 2015

Pesanteur de l'incarnation


Rester là et faire face, les yeux ouverts, à la terrifiante pesanteur de l'incarnation humaine, au risque de rencontrer la grâce au cœur des sentiments de vulnérabilité et d'impuissance qui nous attendent et nous assaillent.
Simone Weil

Cris d'angoisse


L'homme entend tous les cris d'angoisse de l'Univers, 
et il doit y faire naître la douceur.

Dialogues avec l'Ange, entretien 34 avec Lili

mardi 24 février 2015

Paix intérieure


Dans la mesure où je parvenais à traduire les émotions qui m’agitaient, c’est-à-dire à trouver les images qui se cachaient dans les émotions, la paix intérieure s’installait. 
Carl G. Jung

Vêture d'étoiles

Le silence enveloppe l'Éternité dans un grand manteau tout piqueté d'étoiles. Au centre brûle la flamme de l'âme, inextinguible. Comment pourrait-il en être autrement ?

lundi 23 février 2015

Art de vivre


L'art de vivre consiste en garder intact le sentiment de la vie et à ne jamais déserter le point d'émerveillement et de sidération qui seul permet à l'âme de voir.

La monde ne devient réel que pour qui peut le regarder avec l'attention qui sert à extraire d'un poème le soleil qu'il contient.
Christian Bobin, Les ruines du ciel

dimanche 22 février 2015

Le papillon noir


Le Papillon noir
Se pose sur ta cuisse
En lotus

Immobile tu es
Lui, lentement s'ouvre et se referme
Ombre d'un savoir inédit

Il est Un puis Deux pour Trois
Il s'unit
Se multiplie
Au gré de ton souffle

Tu es sa Fleur
Saveur, Sueur
Pour les quelques heures
Du Papillon noir

Au lotus du Savoir
Ta présence est de garde
Au soir venu
Lui, le Papillon
S'est posé sur ton cœur
Aux battements d'espoir

Depuis ton regard
De l'intérieur
Nourrit  le lotus

Cygne blanc

samedi 21 février 2015

Échelle instable

Le succès est aussi dangereux que l'échec.
L'espoir est aussi trompeur que la peur.

Que signifie: le succès est aussi dangereux que l'échec ?
Que vous grimpiez à l'échelle ou que vous en descendiez
votre position est instable.
Quand vous vous tenez sur le sol avec vos deux pieds sur terre,
vous êtes toujours en équilibre.

Que signifie: l'espoir est aussi trompeur que la peur ?
L'espoir et la peur sont tous deux des fantômes
qui émergent de la pensée d'un moi.
Quand nous ne voyons plus le moi comme moi,
de quoi pourrions-nous avoir peur ?

Voyez le monde comme votre moi.
Ayez foi dans la façon dont vont les choses.
Aimez le monde comme vous-même,
ainsi prendrez-vous soin de toutes choses.

Tao-Te-Ching, a new english version by Stephen Mitchell (ma traduction)

jeudi 19 février 2015

Aventure de l'engagement


La vraie aventure de vie, le défi clair et haut n’est pas de fuir l’engagement mais de l’oser. Libre n’est pas celui qui refuse de s’engager. Libre est sans doute celui qui ayant regardé en face la nature de l’amour, ses abîmes, ses passages à vide et ses jubilations, se met en marche, décidé à en vivre coûte que coûte l’odyssée, à n’en refuser ni les naufrages ni le sacre. Prêt à perdre plus qu’il ne croyait posséder et prêt à gagner pour finir ce qui n’est coté à aucune bourse, la promesse tenue, l’engagement honoré dans la traverse sans feintes d’une vie d’homme et de femme. 
 Christiane Singer
Voir aussi : Développement durable ! - Manon Rousseau

Une âme

Lasse de douleur,
D'espoir obsédée,
D'une fraîche idée,
D'un amour en fleur,
On dirait qu'une âme,
M'embrassant toujours,
De ciel et de flamme
Me refait des jours !

Dans ton souvenir,
Toi qui me recèles,
As-tu pris des ailes
Devant l'avenir ?
Car je sens qu'une âme,
M'embrassant toujours,
De ciel et de flamme
Me refait des jours !

N'es-tu pas dans l'air,
Quand l'air me caresse :
Ou quand il m'oppresse,
Sous l'ardent éclair ?
Car je sens qu'une âme,
M'embrassant toujours,
De ciel et de flamme
Me refait des jours !


Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859)

mercredi 18 février 2015

Maison chaleureuse


De mon grand pays solitaire
Je crie avant que de me taire
À tous les hommes de la terre
Ma maison c'est votre maison
Entre mes quatre murs de glace
Je mets mon temps et mon espace
À préparer le feu, la place
Pour les humains de l'horizon
Et les humains sont de ma race


Gilles Vigneault, extrait de "Mon pays c'est l'hiver"

mardi 17 février 2015

Fée du jour

Il est une fée aujourd'hui
Si tu es bon avec autrui
Tu t'en sors
Sinon elle te transforme en porc
Que la mère dévore

Elle te transforme en port
Que la mer dévore
Cygne blanc

Solitude guérissante


La solitude est pour moi une source de guérison qui rend ma vie digne d'être vécue. Parler est souvent un tourment pour moi, et j'ai besoin de plusieurs jours de silence pour me remettre de la futilité des mots. J'ai mes ordres de marche et je regarde en arrière seulement quand il n'y a rien d'autre à faire. Le voyage est une grande aventure en soi, mais on ne peut en parler longuement
Jung

lundi 16 février 2015

dimanche 15 février 2015

Étoile inassouvie


Il y a la vie qui se perd et qui se gagne, emprisonnée à sa propre surface, dans les gestes vains du quotidien salarié. Il y a la mort, qui n'est jamais loin et se joue de nous tandis que nous détournons le regard, asservis à la ronde des images dépourvues d'âme; elle viendra bien assez tôt faire voler en éclat le subterfuge de la nuit où nous avions trouvé refuge, où nous avons cru pouvoir nous cacher. Il y a encore le sommeil qui s'appesantit sur nos cœurs abolis et puis il y a les rêves que nous couvons patiemment et qui fleurissent sous nos pas sans que nous nous en rendions compte. Il y a enfin cette autre vie, secrète et sans avenir, rivière sous la rivière qui coule rageuse dans mes veines et trace vaillamment un sillon d'or en feu où me baigner, me renouveler. Chaque être, me dit-elle en me caressant les yeux, tend imperceptiblement vers son étoile inassouvie...

samedi 14 février 2015

Hâte-toi

Tu es pressé d'écrire, 
Comme si tu étais en retard sur la vie. 
S'il en est ainsi fais cortège à tes sources. 
Hâte-toi. 
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance. 
René Char

vendredi 13 février 2015

Délicieuse défaite

À l'abord de ta source, je me sens frémissant un instant oblitéré dans l'attente de quelque chose qui demeure suspendu soudain dans le silence tandis que je retiens mon souffle. Quelque chose qui ne dit pas son nom, à quoi je m'abolis délicieusement, étrangement heureux. Je ne me lasse pas de contempler la rivière d'or qui va de tes yeux à mes yeux - comment m'y baigner sans troubler le matin encore dépourvu de toute définition dans lequel tu te tiens ? 

Las, il me faut perdre le fil ténu sur lequel déambule mon cœur funambule et voilà donc les mots sans suite, les mots sans fin autre que de te conquérir, d'établir mon royaume au pays de ton âme, terre certaine où je trouverai un asile - les mots se précipitent dans le vertige d'un moment toujours renouvelé par ta simple présence. 

Mais les mots refluent devant l'immensité dessinée par ton sourire et ma défaite bientôt est consommée dans l'irruption du désir maladroit d'un ailleurs, où tu trônerais droite et nue, souveraine. Je m'incline, je me rends à tes armes érigées de douceur qui sauront me dépouiller de tout ce qui semblait utile ou monnayable, pour enfin me livrer à la pâture de ton regard clair, sans avenir.

Le livre de la vie


Je voudrais alléger cette vie, mais par le vrai et non par le faux. Le cœur brûlant et muet peut engloutir toutes les métaphysiques, tous les livres révélés. L'amour embrasse toutes les saisons du temps et les rassemble. En une seconde, il fait une gerbe de tout l'or de l'autre. On n'a qu'une vie et on l'écrit en la vivant.
Christian Bobin

mercredi 11 février 2015

Rêve agonique

Les rêves meurent aussi. Ils ont l'agonie dure. Il râlent et se débattent avant de libérer l'âme qui les animait, les faisait plus beaux que la réalité. Et pourtant...

Voie tortueuse


La façon juste d'aller vers la plénitude est faite de détours fatidiques et de mauvais virages.

Carl G. Jung

mardi 10 février 2015

Sur la place du marché


Cher ami, ne vois-tu pas
cet homme du satori
qui a cessé d'étudier
et vit sans effort ?
Il ne cherche ni à écarter
les illusions ni à trouver la vérité.
Shodoka

lundi 9 février 2015

Temple du coeur


Je n'appartiens à aucune religion.
Ma religion est amour.
Chaque cœur est mon temple.

Rûmi

dimanche 8 février 2015

D'âme à âme


Il n'est pas de mots, mon ami, pour te dire le réel. Le parfum d'une rose du jardin, le baiser glacé d'un flocon de neige sur la langue, la douceur de la peau à l'endroit le plus tendre, la clarté lumineuse de l'eau sous la caresse du soleil d'été - comment saisir cette fugacité absolue, qui pourtant demeure ? Demeure...

L'homme aux yeux ouverts a fait tourner une fleur entre ses doigts. Un sourire est éclot, de cœur à cœur. I shin den shin.

vendredi 6 février 2015

Metta sutta


Que tous les êtres soient heureux, qu'ils soient en joie, en sureté, et en santé.
Toute chose qui est vivante, faible ou forte, longue, grande ou moyenne, courte ou petite, visible ou invisible, proche ou lointaine, née ou à naitre, que tous ces êtres soient heureux.
Que nul ne déçoive un autre, ni ne méprise aucun être si peu que ce soit.
Que nul par colère ou par haine, ou par ignorance, ne souhaite du mal à un autre, ainsi qu'une mère au péril de sa vie surveille et protège son unique enfant, ainsi avec un esprit sans limites doit-on chérir toute chose vivante.
Aimez chaque être avec tendresse.
Aimez le monde en son entier au-dessus, au-dessous et tout autour sans limitation avec une bonté bienveillante et infinie. Étant debout ou marchant, étant assis ou couché, travaillant ou au repos, tant que l'on est éveillé, il est bon de cultiver ce souhait, ce vœu.
Ceci est appelé la suprême manière de vivre.
Metta Sutta

jeudi 5 février 2015

L'Ange

Au pied de mon lit
L'Ange s'est assoupi
Je lui ai soutiré une plume, il n'a rien dit
Pourtant Il sait que je t'écris
L'encre de ses veines luit
Dans la pénombre, en lettres d'or, sur le papier de riz
Que je te destine mon ami
J'y trace quelques vœux: Santé, Bonheur, Longue Vie,
L'Ange alors sourit,
Ajuste sa mise en pli,
Son habit en plumetis,
D'un air attendri
Ajoute: Amour à l'infini...

Messager inédit,
Il déploie ses ailes de cygne
Au-dessus de ton ciel de lit
Il te berce de sa mélodie
Sing! Sing! Sing!!
Oiseau du paradis,
La Vie est ton Nid.

Cygne blanc

mercredi 4 février 2015

Le fond du fond

Le chemin est escarpé, qui mène au fond des choses. J'ai voulu escalader le réel; j'ai cherché le nid d'aigle à partir duquel l’œil embrasse tout. Le soleil m'a souri. J'ai voulu y voir une invite à le suivre par-delà les montagnes. Mais il m'a ramené à la profondeur de l'obscurité dans mon propre cœur, en me disant: va là où je ne suis pas, éclaire donc cette nuit ! Quelle n'a pas été ma frayeur en découvrant que, dans cet abîme, le fond de l'être est sans fond...

mardi 3 février 2015

Différence subtile

Après un temps tu comprends la différence subtile
 entre tenir une main et enchaîner une âme.
Et tu apprends qu’aimer n’est pas s’appuyer;
 que la présence de l’autre ne signifie pas sécurité.
Et tu commences à apprendre que les baisers ne sont pas des contrats;
 que les cadeaux ne sont pas des promesses.

Et tu commences à accepter tes défaites avec la tête haute et les yeux ouverts
 avec la grâce d’un adulte et non la rancune d’un enfant.
Et tu apprends à bâtir tous tes chemins sur aujourd’hui
 parce que le terrain de demain est trop incertain pour les plans;
 et parce que le futur a une façon de tomber au milieu du vol.

Après un temps tu apprends que le soleil brûle si tu en prends trop.
Alors tu plantes ton propre jardin et tu décores ta propre âme
 plutôt que d’attendre que quelqu’un d’autre ne t’apporte des fleurs.

Et tu constates que tu as de l’endurance,
 que tu es fort; que tu as de la valeur.
Et tu apprends et tu apprends, à chaque jour tu apprends.

Jorge Luis Borges

lundi 2 février 2015

La rose unique

Ma Dame des silences
Tranquille, désolée
Déchirée, entière
Rose réminiscente
Rose d’oubli
Épuisée, vivifiante
Tourmentée, reposante
La Rose unique
Dès lors est le Jardin
Où tout amour s’achève
Terminez le tourment
D’amour insatisfait
Et celui, plus cruel,
De l’amour satisfait
Fin du voyage sans fin,
Vers le sans terme
Conclusion de tout
L’inconclusible
Discours sans parole et
Parole sans discours
Rendons grâce à la Mère
Pour le Jardin
Où tout amour prend fin.

T.S Eliot, extrait de "le mercredi des cendres", traduction Pierre Leyris

dimanche 1 février 2015

Pas de fin

Un guerrier sait que la fin ne justifie pas les moyens. Parce qu'il n'existe pas de fin; il n'existe que des moyens.
La vie le transporte de l'inconnu vers l'inconnu. Chaque minute est revêtue de ce passionnant mystère: le guerrier ne sait pas d'où il vient ni où il va.
Mais il n'est pas ici par hasard. Et il se réjouit d'être surpris, il s'enchante de découvrir des paysages nouveaux. Souvent il a peur mais c'est normal pour un guerrier. S'il pense uniquement au but de son voyage, il ne prêtera pas suffisamment attention aux signes du chemin. S'il se concentre sur une seule question, il perdra maintes réponses qui se trouvent à sa portée.
Aussi le guerrier se donne-t-il tout entier.
Paulo Coelho, Manuel du Guerrier de la Lumière