jeudi 30 août 2018

Un après-midi d'août


Un après midi d'août
cette chaleur torride
comme j'aime
rien ne bouge ou presque

nue sous ma robe de coton
je retourne à l'état premier      
dans l'incubateur du monde
un peu plus et je sucerais mon pouce
évoquant ma mère  Dieu   vous
   
je me laisse guidée
flottant dans la chaleur tangible
lourde voilure étale

en aveugle
je vous appelle

entendez-vous 
le stridulement des insectes
dans l'immobile été
il scie les barreaux
de mon berceau
il tête mon enfance de miel
et de sauterelles

           essaim d'orage sur les grands foins
on cuit l’œuf au nid de l'aigle

je vous appelle  

battements d'ailes
l'oiseau foudroyé
choit à mes pieds
pluie chaude
de plumes  de sang
mon corps maculé a
votre odeur de souffre
de chair  brûlée

dans la fournaise du monde
la terre cuit
          au nid solaire

Cygne blanc

mercredi 29 août 2018

Libération


On ne se libère pas d'une chose en l'évitant mais seulement en la traversant.

Cesare Pavese

mardi 28 août 2018

Où va la vie ?

Où va la vie ? Nulle part, dit le vent - je la porte en mon ventre, et tant qu'elle m'est fidèle, elle n'a pas besoin de destination. 

Où va la vie ? gémit la pierre, lourde de son éternité. Elle va à la nuit, murmure le soleil, car c'est en celle-ci seulement qu'elle trouvera l'étoile par laquelle elle renaîtra.

Mais où va-t-elle, cette vie ? demande encore le ciel en se penchant sur moi pour m'embrasser. Où veux-tu donc qu'elle aille ? lui réponds-je en lui caressant les seins. 

Tiens, voilà le Fou qui embrase tout. Ô Shams, Shams ! Pourquoi ris-tu ?

lundi 27 août 2018

Partout où s'étend le ciel


On est chez soi. Partout où s'étend le ciel on est chez soi. En tout lieu de cette terre on est chez soi, lorsqu'on porte tout en soi.

Etty Hillesum

dimanche 26 août 2018

La marée des rêves

Sur les lèvres muettes du temps
je lèche le sel chaque nuit déposé
par la marée des rêves.

samedi 25 août 2018

Une main qui donne


L'art est comme la prière, une main tendue dans l'obscurité qui veut saisir une part de grâce, pour se muer dans une main qui donne.

Franz Kafka