vendredi 31 octobre 2014

Don précieux


Pour moi, je préfère le don précieux du doute, qui laisse intacte la virginité des choses qui nous dépassent.
Carl Jung

jeudi 30 octobre 2014

La fée des songes


Oui c’était bien la fée des songes
qui montait l’escalier,
avec une petite éponge,
elle effaçait
tout ce qu’on voulait oublier.
Et puis elle inscrivait,
sur son éventail pailleté,
les rêves qu’on voulait rêver.
Maurice Carême

Le secret de Dieu

Toute maladie est un pas vers la guérison
Tout mal et toute douleur une harmonisation
Avec la nature vers le bien,
Toute mort une ouverture vers l’immortalité.
Pourquoi en est-il ainsi ?
C’est le Secret de Dieu
Que seules les âmes purifiées
De l’égoïsme peuvent comprendre.

Sri Aurobindo

mercredi 29 octobre 2014

Patience de l'amour

Je parcoure les voies du yoga intérieur. Elles sont grandes ouvertes et sans détour. Quelque direction que je prenne, elle me ramène à moi-même et à la Source infinie de mon être. Il n'est plus possible de se tromper de chemin quand l'Univers entier est le chemin. Il n'est rien à rejeter, rien à adorer non plus, mais tout à aimer. L'amour est patient dans son éternité; quel que soit le temps qu'il prendra pour éclore, c'est toujours une joie sans limites.

Deux oiseaux

Deux oiseaux,
partenaires inséparables,
sont perchés sur le même arbre.
L’un mange le fruit,
et l’autre le regarde.
Le premier des oiseaux
est notre soi individuel
qui se nourrit des joies
et des peines de ce monde.
L’autre est le Soi universel
témoin silencieux de ce jeu.

Mundaka-Upanishad

mardi 28 octobre 2014

Le chant du coucou

Hier j'ai entendu le chant du coucou et aujourd'hui j'ai lu deux lignes du Coran. Ici et là j'ai trouvé la même affirmation tranquille de l'éternel. Dieu jette à la vie mendiante des pièces d'or qui retombent dans les livres saints comme au fond des bois engourdis.

Christian Bobin, une petite bibliothèque de nuages

Et pourtant


Je sais que ce monde
Est aussi éphémère que la rosée
Et pourtant... pourtant.
Issa

lundi 27 octobre 2014

Un obscur et lumineux silence

Exerce-toi sans relâche aux contemplations silencieuses, laisse-là toute sensations, toutes spéculations sur l'Être et le Néant, sois libre à l'égard du sensible comme de l'intelligible. Ainsi, selon ta capacité, tu t'élèveras par la non-saisie et le non-savoir dans l'ouverture où tu es un avec ce qui est en amont et au-delà de toute essence et de toute connaissance. C'est en te laissant toi-même et tout ce qui existe que tu vivras l'évidence totale et irrésistible, la surressentielle splendeur de l'obscur et lumineux silence, libre de tout.

Théologie Mystique de Denys l'Aréopagite, traduction Jean-Yves Leloup

dimanche 26 octobre 2014

Un soleil sans déclin


J'ai des humeurs, j'ai des mouvements contradictoires, il vient en moi des images tantôt obscures, tantôt claires, tantôt agressives, tantôt amicales, mais si je me livre à leur observation sereine en me disant que ce déploiement a un sens, se dirige vers un but, je vois une harmonie s'établir, une réconciliation s'opérer entre les contraires. Je suis moi-même naturellement un individu avec mon équation personnelle, mes exaltations, mes impatiences, mes petits côtés, mais je sais que cela c'est ma surface et qu'il y a derrière celle-ci un centre immuable, un océan de paix, ou encore, dans un autre vocabulaire, un soleil sans déclin, une fleur d'or immortelle, une étoile.
Carl G. Jung

lundi 20 octobre 2014

Un ensemble parfait


C'est une expérience de plus en plus forte chez moi ces derniers temps: dans mon action et mes sensations les plus intimes se glisse un soupçon d'éternité. Je ne suis pas seule à être fatiguée, malade, triste ou angoissée, je le suis à l'unisson de millions d'autres à travers les siècles, tout cela c'est la vie.

La vie est belle et pleine de sens dans son absurdité, pour peu que l'on sache y ménager une place pour tout et la porter toute entière dans son unité; alors la vie, d'une manière ou d'une autre, forme un ensemble parfait. Dès que l'on refuse ou veut éliminer certains éléments, dès que l'on suit son bon vouloir pour admettre tel aspect de la vie et en rejeter tel autre, alors la vie devient en effet absurde: dès lors que l'ensemble est perdu, tout est arbitraire.

Etty Hillesum, 1943

Permanence de la liberté

Je suis exactement là où je dois être. Je suis celui que je suis, je ne saurais être un autre. Tout mon passé est ramassé en cet instant présent; même si je le voulais, je ne pourrais rien y changer. L'avenir prendra soin de lui-même. Le monde tourne sans que je m'en mêle. J'aime ma vie telle qu'elle est, et elle me le rend bien. Je n'ai rien à accomplir, rien à faire, rien à être. Je suis libre et je vous en souhaite autant.

dimanche 19 octobre 2014

Ni enfer ni paradis


Péché et vertu je n'en ai crainte
Enfer ou paradis je n'irai pas
Ô les saints, Kabir vous le dit,
Où que vous mettiez le pied,
à cet endroit même c'est l'immersion.
Kabir, Bijak, shabda 42

samedi 18 octobre 2014

Le couteau de l'émerveillement

Oublie que tu as oublié.
Reviens à la conscience et
avec le couteau de l'émerveillement
retranche le doute
Kabir, Bijak, sâkhi 319

La mort n'est pas sérieuse


Le maître marche sur terre à pas légers.
La vie n'est pas sérieuse pour lui,
et la mort n'est pas sérieuse.
Même si le monde s'écroulait,
cela ne le dérangerait pas.
Il comprend ce qui est essentiel.
Il est retourné à la source.
Tchouang-Tseu, traduction de Stephen Mitchell, le 2ème livre du Tao

vendredi 17 octobre 2014

Tension créatrice

Vivre sous tension est l'atmosphère la plus propice à la création. C'est là où est le vide, là où est Dieu: entre les deux.

Nous avons besoin d'une vision double. Sinon, il n'y aura pas de charge, pas d'électricité, il n'y aura pas de joie.
Père W. Mc Namara

Choses sans importance


Viens au jardin au printemps.
Il y a du vin et des douceurs dans les fleurs de grenade.

Si tu ne viens pas, ces choses sont sans importance.
Si tu viens, ces choses sont sans importance.
Rûmi

jeudi 16 octobre 2014

Agile mental

Le singe et le dompteur,
la créature et le mental.
L'un danse et fait des pirouettes
pendant que l'autre lui tient la main.
Kabir, Bijak, sâkhi 95

Paradoxe de l'incendie


L'amour enfreint les lois de l'incendie
S'embrasant dans le vent violent
Sans être dévoré pour autant. Plus vous aimez
Moins vous vous consumez.
Nissim Ezekiel

mercredi 15 octobre 2014

Panne d'écriture


Voilà, cela devait arriver : j'ai crevé un pneu sur l'autoroute des mots. Je tends le pouce aux rêves qui passent mais aucun ne daigne s'arrêter - il vaut mieux en rire, bien sûr, qu'en pleurer. Mon ombre ne l'entend pas de cette oreille car elle aurait voulu se dire poète, alors elle grimace et elle tremble en s'étirant de tout son long avec le soir. Sans m'en soucier, je reprends mon pas nonchalant de l'âne qui ne sait surtout pas où il s'en va. La nuit s'avance et avec elle le silence qui m'enveloppe quand je l'invite pour une danse sans fin, sans fin...

Soucieuse chimère

Tu ne sais aujourd'hui ce que sera demain
Le souci qu'il t'apporte n'est que chimère.
As-tu le cœur éveillé ? Ne gâche pas l'instant qui passe
Car tu ignores ce qui te reste à vivre.
Omar Khayyam

mardi 14 octobre 2014

Étranger sur terre


Je n'aime que les écritures dont l'auteur a été arraché au monde, pour quelque raison que ce soit: une douleur infinie, une joie sans cause ou simplement le sentiment d'être un étranger sur la terre.
Christian Bobin, Ressusciter

Dur combat

Sois bon avec tous ceux que tu rencontres car ils livrent un dur combat.

Philon d'Alexandrie

lundi 13 octobre 2014

Rencontrer son contraire


Les opposés nous permettent d’avancer. Ce ne sont pas les similitudes ou les régularités qui nous font progresser dans la vie, mais les contraires. Tous les contraires de l’univers sont présents en chacun de nous Le croyant doit donc rencontrer l’incroyant qui réside en lui. Et l’incroyant devrait apprendre à connaître le fidèle silencieux en lui. Jusqu’au jour où l’on atteint l’étape d’Insan-i Kamil, l’être humain parfait, la foi est un processus graduel qui nécessite son contraire apparent : l’incrédulité.
Règle 35 de Shams de Tabriz, dans Soufi mon amour de Elif Shafak

dimanche 12 octobre 2014

Revenir au doute


Il faut toujours revenir à ce doute, plus puissant qu’une certitude : rien n’a de réalité assurée, ni moi, ni le monde. Rien n’existe fixement. (…) Quand je rêve, je ne sais pas que je rêve. Parfois, je rêve que je suis en train de rêver ? Ce n’est qu’au moment de mon réveil que je saurais que j’ai rêvé. (…) Vous dire que vous rêvez encore, cela aussi serait un rêve. Me prétendre « éveillé », cela prouverait que j’ai encore bien du chemin à parcourir.

Pierre Feuga, Pour l'éveil

Maitre de sagesse

Mon ami, j'ai entendu dire que tu veux enseigner désormais et nous faire tous profiter de ta belle sagesse. Tu n'as pour but, bien sûr, que de montrer la voie à toutes ces âmes en peine que tu vois dans le monde. Je salue ta générosité sans égale. Que dirais-tu de commencer par te pousser de devant la porte et de laisser la voie libre et ouverte, telle qu'elle a toujours été ?

samedi 11 octobre 2014

Un temps pour rien

Il y a un temps pour tout et aussi un temps pour rien, le rien du tout sans lequel le tout ne serait rien. Ainsi va le métronome du cœur qui bat la mesure dans un souffle, un instant suspendu comme un acrobate entre deux trapèzes, et qui se reprend avec un petit vertige.

Rouge-gorge


J'ai aimé un rouge-gorge. Il me dévisageait, sur ses petites pattes solidement plantées sur une branche d'arbre. Un Dieu moqueur brillait dans ses yeux, semblant me dire: « Pourquoi cherches-tu à faire quelque chose de ta vie ? Elle est si belle quand elle ne fait qu'aller, insoucieuse des raisons, des projets et des idées. » Je n'ai pas su quoi lui répondre.

Christian Bobin, Ressusciter

vendredi 10 octobre 2014

Suivez votre félicité


Suivez votre félicité, et l'univers vous ouvrira des portes là où il n'y avait que des murs.

Joseph Campbell

Nouveau déploiement

Un nouveau déploiement. Comme une vague qui meurt et qui renaît - toujours ce petit instant de panique dans l'entre-deux : serait-ce déjà la fin ? La fin de quoi, veux-tu me dire ? De la mort à la vie, un espace incomparable aux couleurs jamais vues... et revenant à moi-même, la fraîcheur d'un étonnement encore une fois renouvelé.

Ce que vous n'avez pas

La seule raison pour laquelle vous ne connaissez pas en ce moment la béatitude (ananda), c'est que vous pensez à ce que vous n'avez pas, vous vous concentrez sur ce que vous n'avez pas.
Anthony de Mello, Quand la conscience s'éveille

jeudi 9 octobre 2014

La beauté du monde


Je marche dans le royaume. Je m'incline devant ces princes flamboyants que sont les arbres parés de leurs couleurs d'automne. Je ris avec la cour attentive que forment les corbeaux qui commentent mon passage. Je me laisse avec eux porter par le souffle puissant du vent qui soulève mon cœur comme feuille morte bientôt rendue à l'humus — que n'ai-je su plus tôt me livrer ainsi à la danse légère de la vie ! Soudain, tout se tait et l'espace resplendit car voilà la royale présence qui s'avance sous les traits d'une enfant aux grands yeux écarquillés devant la beauté du monde.

Prendre soin de la solitude de l'autre

Qu'est-ce c'est, aimer ? Ce n'est pas s'enfermer dans la même maison, s'étouffer dans la même parole. Ce n'est pas remplir un vide, effacer une distance. Aimer, c'est prendre soin de la solitude de l'autre. Sans jamais prétendre la combler ni même la connaître.
Christian Bobin

mercredi 8 octobre 2014

Amour pur

Qu'espérer d'un amour pur sinon qu'il rende notre solitude pure ?

Christian Bobin

Oiseau solitaire


Un oiseau solitaire doit remplir cinq conditions :
d'abord, voler au plus haut;
ensuite, ne point tolérer de compagnie,
même celle des siens;
puis pointer le bec vers les cieux,
et ne pas avoir de couleur définie;
enfin, chanter très doucement.

Saint Jean de la Croix, dichos de Luz y Amor

mardi 7 octobre 2014

Le travail du démon


Le démon est un visage du dieu. Ce dernier sourit et t'attend patiemment. Il faudra cependant sans doute que le démon te lie les pieds et les poings, puis te traîne en te tirant par les cheveux pour que tu ailles où le dieu t'attend, que tu acceptes enfin de le rencontrer.

Nécessité de la souffrance

La souffrance est-elle nécessaire ? Oui et non. Si vous n'aviez pas souffert comme vous l'avez fait, vous n'auriez ni profondeur humaine, ni humilité, ni compassion. (...) La souffrance casse la coquille de l'ego, et vient un moment où elle a rempli son but.

La souffrance est nécessaire jusqu'à ce que vous vous rendiez compte de son inutilité.

Eckhart Tolle, Quiétude

lundi 6 octobre 2014

Cesser d'inventer demain

Il n'y a pas de but, il n'y a que la voie, toujours ouverte, sans rien pour la limiter - sans que nous nous en occupions, le but prendra soin de lui-même. Nous y serons quand nous cesserons de marcher et d'inventer demain.

Vraie liberté

La vraie liberté et la disparition de la souffrance consistent à vivre comme si vous aviez choisi tout ce que vous ressentez et vivez en ce moment. Cet alignement intérieur sur le Présent, c'est la disparition de la souffrance.
Eckhart Tolle, Quiétude

dimanche 5 octobre 2014

Parfois


Parfois
si tu te déplaces avec attention
dans la forêt


respirant
comme ceux
dans les histoires anciennes


qui pouvaient traverser
un lit chatoyant de feuilles sèches
sans un bruit,


tu arrives
à un endroit
dont le seul but


est de te troubler
avec des requêtes
infimes
mais terrorisantes


conçues d'on ne sait où
mais qui en cet endroit
amorcent des chemins de partout


Des requêtes d'arrêter ce
que tu fais en ce moment précis
et


d'arrêter ce que tu
es en train de devenir
pendant que tu le fais,


des questions
qui font
ou défont
une vie,


des questions
qui ont patiemment
attendu pour toi,


des questions
qui n'ont pas le droit
de disparaître.


-- David Whyte de Everything is waiting for you ©2003 Many Rivers Press 

Version bilingue anglais-français: http://www.davidwhyte.com/french_sometimes.html

samedi 4 octobre 2014

Rêve de printemps

Juan Gris - fenêtre ouverte

La nuit, éclairée par un rêve plus prégnant que le jour. Une femme aux lèvres orangées, en robe bleu océan, mouvant. Soudain, elle l'enlève et c'est la révélation d'une terre de douceur sur laquelle joue le soleil. Par la fenêtre ouverte, voilà que le printemps est revenu. Au réveil, le regret de n'avoir pas pris sa main pour sauter par cette fenêtre et m'enfuir avec elle de l'autre côté des choses.

Sentinelle de silence

Une petite sentinelle de silence veille jour et nuit sur notre coeur. Les mots d'amour lui apportent à manger.
Christian Bobin

vendredi 3 octobre 2014

Dans la lîla des mondes infinis


Dans la lîla des mondes infinis, je tisse des liens entre les fils de Moi-même pour la seule joie de Me reconnaître dans le regard de ceux qui s'aiment.
Yvan Amar

Rues sans nom

J'erre dans des rues sans nom. Les humains ne me voient pas, ils passent à côté de moi en mâchonnant leurs pensées — les enfants seuls m'envisagent mais je ne suis qu'une ombre souriante pour eux, qui hante leurs rêves et se dissipe à mesure qu'ils grandissent, délaissant leur innocence première. Je ne suis pas seul cependant; je reçois à chaque pas les témoignages d'amitié des arbres enflammés par l'automne, des oiseaux vigilants à ce que l'essentiel ne se perde pas, des écureuils économes de leur patience...

Nous échangeons des clins d’œil de connivence, nous tenant ensemble dans l'inaperçu. Eux seuls connaissent mon secret: j'ai demandé la vie en mariage et elle a dit "oui", à la seule condition que j'embrasse toute sa sauvagerie.

Rencontre des amants

Les amants ne finissent pas par se rencontrer. Ils ont toujours fait partie l'un de l'autre.
Rûmi

jeudi 2 octobre 2014

Prière quotidienne

Écrire, c'est tout ce qui m'est demandé pour me sentir entier, pleinement vivant. Me rendre disponible, accueillir l'inspiration, ce qui veut se dire, comme un honorable invité, avec gratitude pour le cadeau qu'il me fait par sa simple présence, le fait qu'il s'arrête chez moi. Le nourrir, l'aider à prendre forme, à s'incarner. Et puis le laisser partir vivre sa vie sans moi, ne pas le retenir surtout mais au contraire l'encourager quand il veut aller s'exposer au monde, danser nu sous le soleil.... 

C'est ma pratique quotidienne, la prière qui me réunit à moi-même.

Solution de l'énigme

Un dessin de Grave Unicorn

La solution de l'énigme, c'est qu'il n'y a pas d'énigme.

Wittgenstein

mercredi 1 octobre 2014

Chambre de l'âme

Un lit de lumière, une chaise de silence, une table en bois d'espérance, rien d'autre: telle est la petite chambre dont l'âme est locataire.
Christian Bobin, Ressusciter

Terre promise

Je me mets à nu devant toi. Me verras-tu ? Me jugeras-tu ? Ton regard est une mer de feu que je traverse en chantant une douce romance aux étoiles, jusqu'à aborder enfin au rivage de ton sourire patient. Au-delà de celui-ci, les vertes contrées où je m'attends depuis toujours, et cette Présence dans laquelle il n'y a ni toi, ni moi...

La soif du poisson


Je ris quand j'entends dire que le poisson dans l'eau a soif.

Kabir