samedi 6 mars 2021

Quand on est jamais allé « Nulle Part »


Quand on est jamais allé « Nulle Part »

Un jour ce non-lieu nous interpelle

Est-ce aller « au diable vert »

Comme disait mon père

Et combien coûte un billet pour « Nulle Part »

Où se le procurer

Je déambule sur les quais d’une petite gare sans nom

Derrière le guichet devinez 

Il n’y a personne

Juste un écriteau où l’on peut lire le mot « Bienvenue »

Dans la salle attenante  quelques « voyageurs » déambulent

De long en large puis dans tous les sens  le regard ailleurs

Sommes nous arrivés ou est-ce le point de départ de ce voyage indéfini

Au son d’un klaxon du train qui entre en gare tous se figent

Je me précipite à l’extérieur 

Un long train bleu qui n’en finit pas de s’immobiliser 

De cracher sa fumée de siffler de s’essouffler sous le poids 

De sa ferraille 

« Nulle part » semble être un long voyage bien fatigant

Ma curiosité ma jeunesse ma témérité me propulsent

Dans le dernier wagon après tout nul ne m’attend

Les autres voyageurs sont maintenant sur le quai

Mais toutes les portes se sont refermées

D’aucun ne peut monter à bord

Seule passagère pour « Nulle Part »


Comme bagage un peu de courage et beaucoup de patience

Mais n’y tenant plus je me dirige vers l’avant du véhicule

Nulle trace de vie aucune présence 

Pas le moindre mouchoir tombé d’une poche 

Ou foulard abandonné 

Ou emprunte sur la cuirette des banquettes

Juste un pur silence et une parfaite immobilité

J’observe les visages de mes « Compagnons » demeurés sur le quai

Ils semblent recueillis indécis aveugles à ma personne

J’approche de la cabine de la locomotive

Le cœur battant je dois l’avouer

Aucun conducteur ni cheminot 

Juste un message sur l’écran du tableau de bord

« Vous êtes arrivée comme Nulle Autre »

Cygne blanc














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