mardi 28 janvier 2020

Nue et décharnée


Nue et décharnée
sous son sarrau gris
elle traverse un champ
par un sentier pierreux
est-ce un champ de blé
parsemé de coquelicots
elle a tout oublié
même son nom

dans son dos  un numéro
il résonne encore 
de l'accent guttural
des gardiens de l'enfer

autre impression
les visages aux yeux hagards
de ses compagnes de bagne
elles sont là derrière elle 
toutes semblables
de par le vide 
qui les habite
où va-t-elle ainsi
nul ne le sait
elle marche  elle marche
                              elle marche
elle met de la distance 
entre l'enfer  et sa mort

Cygne blanc

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