mercredi 4 septembre 2019
Hommage à Gaston Miron
Miron
Chantre d’un pays au corps incertain
D’une langue à la sève immortelle.
Langue de chiendent aux boulets de Frontenac
Au panache d’orignal en rut,
Au corps frétillant d’anguille
À l’entêtement du brochet,
À la force d’achigan,
À la diction de pommes de terre
Météorites, grenades tombées du ciel à Rigaud
Miron, qui donc d’autres que nous
Gaulois en perte de latin
Au contact des natifs qui vivaient sans d’autres lois
Que celles que leur dictaient les vents, les rivières et les bois
Peuvent revêtir cette langue de lin
La déshabiller pour un pèlerinage
Vers l’amour libre?
Cette langue forgée à coups de silex, de pyrites et de granits
Aux ponctuations de glaciers !
Oh Miron, loin des camisoles de force
De nos institutions et autres névroses
Il est à rêver
Que de la coquille du Québecanthrope
Émerge le pygargue
De nos libertés ravalées!
Lug Lavallée
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