Il y a ce poids qui s'alourdit avec la nuit, cette fatalité indécente de la poésie. Il y a le rempart fragile de l'enfance devant la marée du chagrin. Il y a le clinquant absurde de l'ordre marchand qui me met des chaines aux pieds et veut monnayer mon rêve. Il y a ces raisons qui me sont servies froides et un peu rancies de rétrécir la vie jusqu'à en faire un horizon minuscule. Il y a le scalpel de ton absence qui grave des arabesques dorées sur mon cœur obsidienne. Il y a les lignes de fuite brûlantes du désir qui dessinent un ailleurs impossible sous la couverte du silence. Il y a cette main noire qui tendrement ramasse les dés de l'existence et les relance, comme si tout pouvait recommencer...
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