dimanche 10 mars 2019

Ducharme, Pélo, Céline

D P C
Dépecer le Verbe
Pour ravitailler les grands migrants
Poètes, mystiques et fous errants.

Je n’ai plus de mots pour te dire
Ce qui me pense et ce qui m’observe
Je n’ai plus de peau pour survivre
À cet immense qui m’énerve.

Céline, Pélo et Ducharme
Trois détracteurs de la bêtise
Pourfendeurs de l’adulterie
Bardamu fuyant la mitraille
La guerre qui ne dort jamais
Sa fureur toujours aux aguets
Pélo hurlant contre la grisaille
La torpeur du cœur qui nous hypnotise
Et Bérénice débusquant dans le réel sa sorcellerie.

Vous n’êtes pas écœurés de mourir bande de caves
Il y a décidément trop de monde dans les caves
Et il y a trop de caves dans le monde
Trop de caves au grand air
Qui nous volent nos parts d’eau, de feu et de terre
On devrait peut-être les ouvrir les caves
Pour libérer du ventre de Chronos
Les Bébert et les petits mammifères
Tous les enfants du Temps
Les Titans et les broutant
Les chantants et les hésitants
Les débutants et les haletants
Les embêtants et les irritants
Les percutants et les révoltants
Les mutants et les pourtant
Maintenant qu’il n’y a plus rien
Dans la boîte à Pandore
Plus de bien et plus d’ellébore
Sauf de la culpabilité
Et de la cupidité
Excréments de l’Espérance
Qui a décidé de tenter sa chance
Hors du monde devenu rance.

À moins de changer d’arme 
À l’instar de l’Asie Azothe à Ducharme
Recommencer dix fois sa première année
Ne jamais quitter nos îles Fortunées
Faire sortir Dieu de son moïse
Réinventer une Nouvelle Héloïse
Tuer le Temps dans la spirale magique
Et délivrer nos amours géologiques.

Quoi ? Encore un texto ?
Allô? Quoi ?  Pélo ?
Edgar Poe a perdu sa peau ?
Tu n’étais ni un alcolo ni un bozo
Un amant du beau comme les animaux
Quoi Céline t’a volé le show?
La Céline à Ange devil
À Las Vegas, il n’y a plus de gaz
Plus de Kerouac et de jazz
Rien que des cartes truquées
Des yankees et des mosquées
On n’en finit jamais avec la guerre, c’est débile
L’école et le pétrole
D’une ère à l’autre on erre
On cherche des symboles dans des protocoles
Les rues sont pleines de petits Bardamu
Flânant sous des feuillus tout émus.

Les mots dorment comme des morts
Dans les cimetières et les dictionnaires
Privés de liberté et de lumière
Dans l’absence du Verbe
Ils oublient leurs étés
Sombrent dans le Léthé
Se crispent, acerbes.

Non Quichotte n’était pas cinglé
Les moulins qu’il voyait faucher
Étaient des géants bien réels
Des broyeurs et hachoirs d’âmes
Machines à sous et à vie
Grands généraux à Kali
Assoiffée de sperme et de sang
De l’innocence des enfants
Les animaux l’ont compris
Et se sont retirés espèce après espèce
Fuyant nos kermesses et nos messes
Deviendront-ils les fossiles de nos demains virtuels ?

Quoi Pelo ?
Ton esprit a retrouvé son Grand Nord
La beauté qui nous mord
Avec les troupeaux de caribous 
Les meutes de loups
Les derniers ours polaires
Qui voient les termites ronger le manteau d’hermine de leurs hivers.

Céline, Ducharme et Pélo
Trois témoins de la sottise
Les moulins à Quichotte
Recyclés dans les usines Ford à Détroit
Sadisme et masochisme
Judaïsme et christianisme
Oiseaux de proie de Bérénice et Azothe
Arrachant à notre Terre promise
Son foie, son cœur et sa peau
Et siffle toujours dans la nuit le train
Qui a chassé Monsieur l’indien.

Vous n’êtes pas écœurés de téter 
Bande de débandés de la Voie Lactée
Les mamelles de la pute à Big Brother
Les tétines université et système de la santé
 Diplômes et pilules vous privent d’être de votre vie l’auteur.

Aérez la cave
Vivez que diable!
Pélo l’a compris
Dans les yeux des animaux heureux
Dans le silence des ciels bleus
Et des forêts assoupies.
Cherchez l’inédit
Réintégrez le livre de la vie!

Luc Lavallée

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