Aujourd'hui je suis fragile
Demain il y aura un demi-siècle
que la vie m'a adopté sur cette planète
Pour oser ne pas faire semblant
face à la mort et à la souffrance
Aujourd'hui le ciel est d'ardoise
la craie d'un goéland ne lui ajoute rien
C'est une lettre libre
qui ne cherche pas à laisser
sa trace ou sa forme
Si vivre était vérifier autre chose
que soi-même
qui nous dépasse depuis toujours
en un infime effleurement
Il n'y aurait plus de temps, plus de prison
et nous n'aurions plus besoin d'exister.
José Acquelin
mardi 28 février 2017
lundi 27 février 2017
Nous sommes solitude
Nous pouvons, il est vrai, nous donner le change et faire comme si cela n'était pas. Mais c'est tout. Comme il serait préférable que nous comprenions que nous sommes solitude ; oui : et à partir de cette vérité, sans nul doute serons-nous alors pris de vertige, car tous nos horizons familiers nous auront échappé ; plus rien ne sera proche, et le lointain reculera à l'infini.
Rainer Maria Rilke
dimanche 26 février 2017
L'homme qui parle
Il parle toutes les langues
celle du nord du sud
de l'est de l'ouest
celle d'en haut d'en bas
celle d'à côté
il murmure à mon oreille
lorsque je m'endors
il chante dans mes nuits
au réveil il fait silence
l'homme qui parle
aux foules et à l'insecte
des foules aux insectes
des insectes aux foules
j'écoute
l'homme qui parle
sa voix est chaude humaine
un jour il m'a dit suis-moi
nous nous sommes regardés
dans ses yeux il y avait
un baiser
puis un autre
j'ai pris le baiser
je l'ai donné à l'autre
puis je l'ai suivi
jusque dans la grotte
où il range ses secrets
il a mis ma main sur sa bouche
la sienne à mon oreille
sur sa bouche j'ai cueilli
l'autre baiser
à mon oreille une fleur
depuis je parle de lui
Cygne blanc
celle du nord du sud
de l'est de l'ouest
celle d'en haut d'en bas
celle d'à côté
il murmure à mon oreille
lorsque je m'endors
il chante dans mes nuits
au réveil il fait silence
l'homme qui parle
aux foules et à l'insecte
des foules aux insectes
des insectes aux foules
j'écoute
l'homme qui parle
sa voix est chaude humaine
un jour il m'a dit suis-moi
nous nous sommes regardés
dans ses yeux il y avait
un baiser
puis un autre
j'ai pris le baiser
je l'ai donné à l'autre
puis je l'ai suivi
jusque dans la grotte
où il range ses secrets
il a mis ma main sur sa bouche
la sienne à mon oreille
sur sa bouche j'ai cueilli
l'autre baiser
à mon oreille une fleur
depuis je parle de lui
Cygne blanc
samedi 25 février 2017
Le seul courage
Au fond, le seul courage qui nous soit demandé est de faire face à l'étrange, au merveilleux et à l'inexplicable que nous rencontrons.
Rainer Maria Rilke
vendredi 24 février 2017
Marchant sur Terre, main dans la main, ailes déployées
Un
jour un homme dit à une femme : Il est possible qu’un jour j’en désire une autre et que je veuille concrétiser ce désir. Mais d’ici là, je veux
vivre tous les instants qui nous sont données.
La
femme répondit : il est possible que je ne le supporte pas et que la
souffrance soit si terrible que je n’aie d’autre choix que de renier ces
instants. Mais d’ici là, je veux profiter de toutes les fois où tu
t’endormiras dans mes bras et où je me réveillerai dans les tiens.
L’homme
dit encore : Parfois tu penseras que je ne suis pas aussi bienveillant
et accueillant que tu le souhaites. Tu m’en voudras et tu m’accuseras.
Ce sera la tempête. Mais je serai patient afin d’être toujours là, après
la bourrasque, pour partager avec toi ce que tu auras trouvé en toi que
tu me demandais.
La
femme répondit : Parfois tu oublieras que ce n’est pas moi qui te
blesse mais que c’est la blessure en toi qui se réveille à mon contact.
Tu m’accuseras et tu m’en voudras. Ce sera la tempête. Mais je serai
patiente afin d’être toujours là, après la bourrasque, pour partager
avec toi cette douceur retrouvée.
L’homme
dit enfin : Il est possible que notre histoire dure un jour, un an, un
siècle. La seule certitude que j’ai c’est l’envie de faire l’amour ici
et maintenant.
La
femme répondit : Il est possible que notre histoire dure un siècle, un
an, un jour. A l’instant où nous faisons l’amour le temps n’existe plus,
notre histoire n’existe plus. Seule la présence demeure. La tienne et
la mienne.
Marie
jeudi 23 février 2017
Cœur d'école
Cris d’enfant dans une cour d’école
Bouddhas incarnés là, tapageurs !
Quelle belle méditation…
Bouddhas incarnés là, tapageurs !
Quelle belle méditation…
mercredi 22 février 2017
mardi 21 février 2017
Assumer notre existence
Nous devons assumer notre existence aussi loin qu'il est possible : il faut que tout y soit possible, même ce qui paraît inouï.
Rainer Maria Rilke
lundi 20 février 2017
Les dragons de notre vie
Peut-être tous les dragons de notre vie sont-ils des princesses qui n’attendent que le moment de nous voir agir un jour, juste une fois, avec beauté et courage. Peut-être que toutes les choses qui nous font peur sont au fond des choses laissées sans secours qui attendent notre amour. Pensez qu’il se produit quelque chose en vous, que la vie ne vous a pas oublié, qu’elle vous tient dans sa main ; elle ne vous abandonnera pas.Pourquoi voulez-vous exclure de votre vie toute inquiétude, toute souffrance, toute mélancolie alors que vous ignorez leur travail en vous.
Rainer Maria Rilke
dimanche 19 février 2017
samedi 18 février 2017
Le portail
Je suis ancrée, bien ancrée
Avant je flottais
Essayant de te plaire
L’envie de te donner ce que tu souhaites de moi
Essayant de t’arracher un sourire, une sympathie
Je te manipule et je t’écoute
Oui sais
Je sais t’écouter pour que tu m’aimes
Dans cet échange je ne suis pas vraie
Ma vérité est un monde par-delà ses conjonctures de propagande
Je suis un portail qui rend vivant le chemin de la rivière
Dans son lit je m'y baigne, je me nettoie de toutes attentes
Je glisse dans son parfum vivifiant
Je suis caressée sans fin par cette eau qui se renouvèle
Laissant la chute me frictionner
Pénétrer de son énergie
Je deviens soleil
Je deviens souffle et fluidité
Il y a en ce monde les autres mondes
Qui m’inspirent tant de gratitudes
Dans ce lieu être seule n’est pas une solitude, mais un moment de grâce
Je veux partager cette abondance
Délivrance d’enfances
Jeu de bénédiction
Tendresse d’accueil
Possibilité d’ivresse
Dans le cœur
Je suis ancrée
Clémence
vendredi 17 février 2017
Les dédales du rêve
Pour Me trouver, il faut Me chercher. Si vous Me cherchez, Je suis là, plus proche de vous que votre propre carotide. Si vous ne Me cherchez pas et regardez ailleurs, Je suis là encore, déguisé, vous clignant de l’œil de toutes les façons imaginables. Me re-connaîtrez-vous ? Je ne suis pas pressé, j'ai l'Éternité pour que vous me retrouviez, mais vous, avez-vous vraiment le temps de vous perdre encore et encore dans les dédales de votre rêve ?
jeudi 16 février 2017
Neige ternie
Lendemain de tempête de neige :
déjà la blancheur est ternie,
comme l’âme d’un politicien après son élection.
déjà la blancheur est ternie,
comme l’âme d’un politicien après son élection.
mercredi 15 février 2017
Mémoire antérieure
Qui a dit que ce serait facile ? Pas Moi. Vous vous êtes incarnés pour jouer le jeu de la vie. Rappelez-vous des règles que vous avez acceptées. Il s'agissait de plonger dans le feu dévorant du désir jusqu'à vous y consumer entièrement, d'embrasser les démons comme les anges et de goûter à tous les poisons avec délice, de vous attacher aux objets de vos passions en en jouissant jusqu'à ce que vous en soyez dégoûtés, de crier de douleur quand votre rêve se dissiperait, de mourir pour vous découvrir éternel, et de renaître enfin en murmurant : encore, encore !... avec une joie brûlante au creux des reins. Bien sûr, de jouer à ce jeu impliquait que vous vous voiliez les yeux avec le bandeau de l'ignorance et que vous oubliiez tout ce que vous savez jusqu'à ce que vous retrouviez votre mémoire antérieure. Alors, vous sauriez que le nom du jeu est Amour. Il ne s'agit de rien d'autre que d'être simplement Celui / Celle que vous êtes et de vous connaître intimement au sens biblique. Pour cela, il fallait bien sûr que vous vous divisiez afin de vous ré-unir dans la joie d'être, et d'enfanter ainsi la Merveille que Je Suis.
mardi 14 février 2017
Oiseaux de février
Oiseaux de février
frileux tremblants
au buisson ardent
vous faites fondre
en moi la peur
vos pépiements
comme des fléchettes d'or
traversent la rivière
de nos chairs meurtries
par les glaces.
Cygne blanc
lundi 13 février 2017
Arbre de vie
Il n'est qu'une seule loi, une seule règle. Es-tu en accord avec ta vie, ou maudis-tu l'existence en te faisant croire qu'elle devrait autre que ce qu'elle est ? Es-tu celui ou celle que tu es ? Peux-tu courir dans le noir éclairé par ton seul amour et traverser un océan de feu en criant de gratitude ? L'Ange et l'animal en toi s'embrasent-ils dans une étreinte amoureuse éperdue ? Unissent-ils le haut et le bas dans l'alchimie secrète de leurs baisers pour accomplir le miracle d'un seul être ?
Si oui, tu es béni des dieux et leur sourire t'accompagne où que tu ailles, quoi que tu fasses. Si non, quoi que tu dises, ta bouche crache du venin et tes actes ne pourront porter plus de fruits qu'un pommier desséché. Il te faut alors revenir à tes racines intérieures et retrouver avec elles le rêve qui te prête vie, au risque sinon que ta vie ne soit qu'un cauchemar bientôt dissipé comme fumée dans le ciel...
dimanche 12 février 2017
Être spirituel
Le développement spirituel ne se fait pas par étapes. Vous êtes un
être spirituel ici et maintenant. Ne vous enfermez pas dans des notions
de plans, de niveaux, d'étapes ; ne chérissez pas ce qui n'est que
fausses limitations. Vous êtes le Soi. Soyez cela. Penser que vous
devez découvrir votre propre Moi est stupide. Qu'y a-t-il à trouver ? Il
y a, semble-t-il, deux personnages jouant à cache-cache. Vous êtes le
Soi mais vous vous identifiez faussement à l'ego et au corps. On parle
d'atteindre le Soi, de parvenir à Dieu, au bout d'un certain temps. il
n'y a rien à atteindre. Nous sommes déjà l'Existence. Jamais ne viendra
le moment où nous serons plus proche de Dieu qu'actuellement. Nous
sommes, à cet instant même.
Ramana Maharshi
vendredi 10 février 2017
Sa voix
Assise près de ma mère
je pensais à lui
à son courage
à sa ténacité
il nous avait laissées
nous les deux femmes de sa vie
nous ne parlions pas de lui
seul parfois un geste
un regard échangé
rendaient son souvenir palpable
et puis la radio
que l'une ou l'autre allumions
pour rompre le silence
à la tombée du jour
nous guettions sa voix
elle nous parvenait de si loin
d'un pays où régnait le chaos
chaque mot chaque tonalité
déposait dans notre salon
son poids d'absence
de crainte d'espoir
nous frémissions toutes deux
dans la pénombre
lovées l'une contre l'autre
nos cœurs battaient si fort
nous avions l'illusion
alors que le sien
s'unissait aux nôtres
la voix sa voix se voulait
chaleureuse rassurante
malgré les mots
percutant les ondes
comme des projectiles
puis la météo suivait
qu'on nous annonce des orages
des ouragans ou des tempêtes solaires
nous demeurions inertes
criblées par ses paroles
nous étions en première ligne
celle du chaos sans frontière
Cygne blanc
je pensais à lui
à son courage
à sa ténacité
il nous avait laissées
nous les deux femmes de sa vie
nous ne parlions pas de lui
seul parfois un geste
un regard échangé
rendaient son souvenir palpable
et puis la radio
que l'une ou l'autre allumions
pour rompre le silence
à la tombée du jour
nous guettions sa voix
elle nous parvenait de si loin
d'un pays où régnait le chaos
chaque mot chaque tonalité
déposait dans notre salon
son poids d'absence
de crainte d'espoir
nous frémissions toutes deux
dans la pénombre
lovées l'une contre l'autre
nos cœurs battaient si fort
nous avions l'illusion
alors que le sien
s'unissait aux nôtres
la voix sa voix se voulait
chaleureuse rassurante
malgré les mots
percutant les ondes
comme des projectiles
puis la météo suivait
qu'on nous annonce des orages
des ouragans ou des tempêtes solaires
nous demeurions inertes
criblées par ses paroles
nous étions en première ligne
celle du chaos sans frontière
Cygne blanc
jeudi 9 février 2017
Les oiseaux ne se vantent pas de voler
Birds don’t brag about flying
the way we
do.
They don’t write books about it and then give
workshops,
they don’t take on disciples and spoil
their own air
time.
Who could dance and achieve
liftoff with a bunch of
whackos tugging
on you?
Tukaram (c. 1608 - 1649)
Tukaram (c. 1608 - 1649)
Les oiseaux ne se vantent pas de voler
comme nous le
faisons.
Ils n'écrivent pas de livres à ce sujet ni ne donnent
d'ateliers,
ils ne prennent pas de disciples et ne gâtent pas
ainsi leur propre temps
de vol.
Qui pourrait danser et décoller
avec une bande de tarés
s'accrochant à vos
basques ?
Ma traduction
mercredi 8 février 2017
Seigneur des trois mondes
Buvant le feu, vêtu de l'eau
brandissant la masse du vent,
respirant la terre,
je suis le seigneur des trois mondes.
Chogyam Trungpa
mardi 7 février 2017
Déployée
Je tends, tisse, lance
Mes liens de velours
Vers chacun d’entre vous
Invisibles, ils vous effleurent
Et parfois s’enracinent
Et je vous perfuse
Vous ne le savez pas
Mais je diffuse
En vous
Je déverse
Un amour sans limites
Marion
Mes liens de velours
Vers chacun d’entre vous
Invisibles, ils vous effleurent
Et parfois s’enracinent
Et je vous perfuse
Vous ne le savez pas
Mais je diffuse
En vous
Je déverse
Un amour sans limites
Marion
lundi 6 février 2017
Renoncer au savoir
Avant d'atteindre l'Éveil, Naropa était un érudit. On dit qu'il était le vice-président d'une université très réputée et qu'il avant lui-même dix mille disciples. Un jour, il s'endormit sur ses livres. Ce qu'il vit était tellement chargé de sens que ce n'était pas un rêve mais plutôt une vision. Il vit un être repoussant, une vieille femme effrayante. Il se mit à trembler. Elle l'interpella:
- Naropa, qu'est-ce que tu fais ?
- J'étudie, répondit-il.
- Qu'est-ce que tu étudies ? poursuivit la sorcière.
- La philosophie, la religion, l'épistémologie, les langues, la logique.
- Est-ce que tu comprends ce que tu étudies ? insista la vieille.
- Bien sûr, rétorqua Naropa, je comprends tout.
- Comprends-tu les mots ou le sens ? voulut encore savoir la femme.
Son regard était tellement pénétrant que nul n'aurait osé lui mentir. Devant elle, l'érudit se sentit nu, transparent.
- Je saisis les mots, avoua-t-il.
La femme se mit à danser en riant. Sa laideur disparut, elle irradiait une beauté subtile. Naropa pensa:
- Je l'ai rendu heureuse, Pourquoi ne pas en faire un peu plus ?
Il ajouta :
- Et je comprends également le sens.
La femme cessa de danser, le sourire quitta son visage et elle éclata en sanglots. Sa laideur revint, centuplée.
- Que se passe-t-il ? s'inquiéta Naropa.
- J'exultais d'avoir trouvé un savant qui ne mente pas, dit-elle. Je pleure parce que tu mens à présent. Tu sais fort bien que tu ne comprends pas le sens de ce que tu étudies.
La vision prit fin. Naropa n'était plus le même homme. Il quitta l'université et n'ouvrit plus un livre de sa vie. Il avait compris.
Anonyme, histoire rapportée par Osho
dimanche 5 février 2017
Joyau caché
Si la reine de mon esprit
voulait accompagner ma vie,
je découvrirai le joyau
caché au fond de l'océan !
Tsangyang Gyatso, VIème Dalaï Lama
samedi 4 février 2017
Le chat et le soleil
Le chat ouvrit les yeux
Le Soleil y entra.
Le chat ferma les yeux
Le Soleil y resta.
Voilà pourquoi le soir
Quand le chat se réveille
J'aperçois dans le noir
Deux morceaux de Soleil.
Maurice Carême
vendredi 3 février 2017
Soif de l'eau
Ce n'est pas seulement celui qui a soif qui cherche l'eau;
L'eau aussi cherche celui qui a soif.
Rûmi
jeudi 2 février 2017
Patience du coeur
Les arbres sont en feu ce matin dans la lumière du soleil. Leur nudité flamboyante laisse deviner qu'ils sont prêts à faire l'amour avec l'immensité ouverte du ciel. Leur immobilité d'éternels méditants dit la patience du cœur sous la caresse du vent, pure joie d'être.
mercredi 1 février 2017
Communiquons
Entre ce que je pense
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que tu as envie d'entendre
Ce que tu entends
Ce que tu comprends...
Il est possible qu'on ait des difficulté à communiquer...
Mais essayons quand même !
Edmond Wells
Ce que je veux dire
Ce que je crois dire
Ce que je dis
Ce que tu as envie d'entendre
Ce que tu entends
Ce que tu comprends...
Il est possible qu'on ait des difficulté à communiquer...
Mais essayons quand même !
Edmond Wells
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