L’amour à quatre ans
S’amuse à arracher les pattes des sauterelles
Sautille de fleurs en couleurs
Collectionne les estampes du bonheur
Et s’endort le soir dans des rêves d’aquarelles
L’amour à treize ans
Allonge ses bras, ses soifs et ses mains
Scrute l’opacité de la nuit avec un sonar
Rutile dans des brousses denses en quête d’un léopard
Fixe des rendez-vous païens aux carrefours des chemins
L’amour a toujours vingt ans
Il susurre des oiseaux de feu du bout de ses lèvres
Aux battements de son tambour, il fait vibrer ses tempes
Discourt comme un prêtre troubadour dans son unique temple
Et toujours, suit les rouges à lièvres de ses horizons vierges
L’amour à vingt-six ans
Installe son campement
Multiplie les projets avec ses tentacules de pieuvres
Et cherche à transformer son couple en chef-d’œuvre
Puis glisse d’enchantements en enfantements
L’amour à trente-trois ans
Écartelé à la croisée des sept douleurs
À l’heure atroce et pénible des choix
Hésite entre écouter sa voix et emprunter sa voie
Cherche à distinguer le vrai du faux des anges et démons souffleurs
L’amour à trente-neuf ans
Éclairé par la Grande-Ourse
Bâtit et aménage sa tanière
À même les semences du futur et les rêves d’hier
Pour le bonheur de ses petits oursons
L’amour à quarante-quatre-ans
Se mesure à de nouvelles règles
Démons du midi, appétits inédits
Besoin d’être compris et d’épuiser les non-dits
Pour retrouver la fraîcheur des bonheurs espiègles
L’amour à cinquante-deux ans
Reprend son baluchon
Et pense à retourner chez soi
Après avoir beaucoup pensé, beaucoup erré
Joué au cochon avec des nichons
Cesse d’être affairé et conçoit un amour éclairé
L’amour toujours reste jeune et vieillit bien
Lug 20-02-2022
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