vendredi 18 octobre 2019

Portes


Qui a déverrouillé  ces mémoires amérindiennes?
Au carrefour d’une destinée dont j’ignore les bras
Pour le tranquille surgissement d’une terre de songes
Dans l'impermanence des événements et des ponctuations?

Et mes pensées vont lentement au bout de leurs horizons
Comme jadis les bisons des Plaines
Elles passent 
Jaunes troupeaux dans la lumière qui s'évanouit.
D’Odanak à Taos
De la mémoire atlante des Innus
Au miroir de la transhumance
De l'Orénoque et de l'Amazone
Les fourches du chemin me ravissent
Chaque jour un petit peu plus de vie
De sable et d'eau.

Et sur l’archet de mon dos
La forêt boréale me chante
Le paysage familier 
D’insondables ancêtres 
Cognant aux portes de mes rêves.

Lug Lavallée

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