mardi 30 juillet 2019

Chemin faisan


Hommage à Yves Boisvert

Tu n’as jamais vraiment quitté tes Appalaches
L’Avenir aux os
En témoignent tes haches
Aiguisées aux verbes d’Irlande
D’Angleterre et de France
Trempées dans les eaux
Des pays 
Abénaquis.

La suite
La poésie l’a décidée 
T’a enlevé les mots de la bouche,
Des muscles, des nerfs
Du squelette et des souches
Pour saigner les silences
Qui transpercent
De leurs fers
Les distances
Des étés 
En  fuite.

Puis le pays parcouru
Ses villes
Et ses filles
Montréal 
Coco et son Graal
La poudreuse des sèves avortées 
Le mal de dent du pont Jacques Cartier
Trois-Rivières
Le delta sévère
Les collégiennes suspendues à tes lèvres
Et toujours la poésie et les fièvres
D’un maquis de rues.

Dans la fratrie des poètes
Tu as libéré des volières de ton palais
Les corbeaux nourris 
Aux mies de tes cris
Pour qu’ils détachent  les harnais 
Des cieux de la patrie obsolète.

Lug Lavallée

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