Ce jaillissement possible – dont Ma Ananda Moyi fut, semble-t-il, le vivant, impressionnant et rare témoignage – me fait également songer à " la Jérusalem céleste que les anges laissent lentement descendre derrière les paupières brûlées des mystiques." et à " l’ardent chemin qui mène vers" :
« N'en déplaise à ceux à qui seul le plus bas apparaît vraisemblable, il a existé et il existe sur cette terre des formes d'existence dignes de l'homme et de la semence divine qu'il porte en lui. Non seulement un autre monde est possible, mais il respire depuis toujours sous celui-là. La face cachée du monde ! Qui de nous retient assez longtemps son souffle en entend la pulsation. Cet autre monde affleure parfois dans le monde visible et son apparition nous bouleverse. Semblable à la Jérusalem céleste que les anges laissent lentement descendre derrière les paupières brûlées des mystiques. Le monde caché effleure le monde visible, se fait ci et là reconnaître, mais s'il s'y substituait tout à fait, ce serait la fin, le terminus où tout le monde descend ; l'élan de l'humanité en marche serait suspendu, le monde retomberait lourdement dans ses gonds. Ce qui fait la royauté de notre aventure, c'est l'élan qui nous habite, le désir qui nous porte et nous brûle. N'espérons pas réussir pour de bon ! C'est parce qu'il aimait tant son serviteur, Moïse, « le seul qu'il connut face à face * », que Dieu ne l'a pas fait entrer en Terre promise, lui laissant à jamais la meilleure part : l'ardent chemin qui mène vers... » - Christiane Singer, " Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi", Éditions Albin Michel
Merci Amezeg ! Quel beau texte de la grande Christiane Singer, qui savait de quoi elle parlait. Oui, je crois qu'il n'est rien de plus important que de se rappeler qu'il existe "des formes d'existence dignes de l'homme et de la semence divine qu'il porte en lui." Et en effet, il nous faut éviter de cultiver l'idée fausse qui voudrait que cette autre vie, cet autre monde, seraient aussi éloignés de nous que l'étoile Alpha du Centaure. La tradition soufie nous dit que l'Ami est plus proche de nous que notre propre jugulaire...
Mon commentaire est né, Jean, de la rencontre de ton billet « Jaillissement », que j’ai découvert et lu ici, et de la lecture, presque au même moment, des lignes qui closent le beau livre de Christiane Singer. Il m’a alors semblé que ce que dit l’une, Ma Ananda Moyi, et ce que dit l’autre, Christiane Singer, sont comme les deux bras d’une même étreinte : celle du Soi ; toujours rayonnant, parfois jaillissant comme un puissant geyser, parfois sourdant discrètement au fond de l’être qu’Il étreint.
Ce jaillissement possible – dont Ma Ananda Moyi fut, semble-t-il, le vivant, impressionnant et rare témoignage – me fait également songer à " la Jérusalem céleste que les anges laissent lentement descendre derrière les paupières brûlées des mystiques." et à " l’ardent chemin qui mène vers" :
RépondreEffacer« N'en déplaise à ceux à qui seul le plus bas apparaît vraisemblable, il a existé et il existe sur cette terre des formes d'existence dignes de l'homme et de la semence divine qu'il porte en lui.
Non seulement un autre monde est possible, mais il respire depuis toujours sous celui-là. La face cachée du monde ! Qui de nous retient assez longtemps son souffle en entend la pulsation. Cet autre monde affleure parfois dans le monde visible et son apparition nous bouleverse. Semblable à la Jérusalem céleste que les anges laissent lentement descendre derrière les paupières brûlées des mystiques. Le monde caché effleure le monde visible, se fait ci et là reconnaître, mais s'il s'y substituait tout à fait, ce serait la fin, le terminus où tout le monde descend ; l'élan de l'humanité en marche serait suspendu, le monde retomberait lourdement dans ses gonds.
Ce qui fait la royauté de notre aventure, c'est l'élan qui nous habite, le désir qui nous porte et nous brûle. N'espérons pas réussir pour de bon !
C'est parce qu'il aimait tant son serviteur, Moïse, « le seul qu'il connut face à face * », que Dieu ne l'a pas fait entrer en Terre promise, lui laissant à jamais la meilleure part : l'ardent chemin qui mène vers... » - Christiane Singer, " Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi", Éditions Albin Michel
* Deutéronome, 34 – 10
Amezeg
Merci Amezeg ! Quel beau texte de la grande Christiane Singer, qui savait de quoi elle parlait. Oui, je crois qu'il n'est rien de plus important que de se rappeler qu'il existe "des formes d'existence dignes de l'homme et de la semence divine qu'il porte en lui." Et en effet, il nous faut éviter de cultiver l'idée fausse qui voudrait que cette autre vie, cet autre monde, seraient aussi éloignés de nous que l'étoile Alpha du Centaure. La tradition soufie nous dit que l'Ami est plus proche de nous que notre propre jugulaire...
EffacerMon commentaire est né, Jean, de la rencontre de ton billet « Jaillissement », que j’ai découvert et lu ici, et de la lecture, presque au même moment, des lignes qui closent le beau livre de Christiane Singer. Il m’a alors semblé que ce que dit l’une, Ma Ananda Moyi, et ce que dit l’autre, Christiane Singer, sont comme les deux bras d’une même étreinte : celle du Soi ; toujours rayonnant, parfois jaillissant comme un puissant geyser, parfois sourdant discrètement au fond de l’être qu’Il étreint.
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