mercredi 1 juillet 2015

À Antoine


Le son du moteur couvre la voix de l'homme
Quelques bribes lui parviennent...
Dans le cabine où la chaleur se mesure au cube
Dilue les frontières
La gravité semble quitter son corps
Les yeux mi-clos ses paupières tamisent les éclats de verre

De cette lumière insupportable de blancheur

Au compteur l'aiguille oscille
Direction Apesanteur

L'oiseau quitte sa cage
Vertige

Aux commandes l'homme ne répond plus
Le moteur s'est tut

Nulle part
Sommes-nous

L'impression de franchir les murs du Temps
Criblé de particules
Le véhicule tangue doucement
Et cette lumière aveuglante
Qui porte la légèreté à son paroxysme

Lui ne voit que ses yeux
Papillon
Immobile

Ce cri
Avant la chute
Le déchirement de l'air
En un éclair
La brûlure ravive son corps

Le jour tombe
Son regard se pose
L'homme à ses côtés semble désemparé

Les débris épars de l'appareil

Le Désert

Sa voix

Sarah

Dessine-moi
Une Rose

La jeune femme retire son voile
Elle découvre sur le sable
Une magnifique rose des vents...


À Antoine de Saint-Exupéry, Cygne blanc

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