vendredi 28 juin 2019

Décantouque d’un pays à reconquérir

Hommage à Gérald Godin


Je n’entends plus les voix de Maria
Sauf loin loin dans les bois
Où s’arrête le regard du comte d’Hydro
Et où les loups et même le Windigo
Pensent à changer de peau.

Tout ça à cause des descendants de Bigot
Et des Libéraux qui ont toujours vendu
Les yeux de canon de Louis bourg qui n’ont rien vu
Nos forêts, nos lacs, nos idées et nos grandes crues
Nous reléguant aux sauvages, aux moins que rien et aux parias.

Ils sont où ces trafiquants d’armes, de terres et d’âmes
Virus qui s’attache au corps de lumière d’un peuple
Pour lui soutirer son bonheur et ses flammes
Afin que tranquillement il se dépeuple.

Les tabarnaks à cravate
Crosseurs de la bourse
Qui un jour n’aura plus de jus
Plus de vie, plus d’avenir
Les petits gestionnaires et les nouveaux spéculateurs
Qui ont tassé les poètes, les diseurs et les chanteurs
Ceux-là qui ont repris du service en soixante-seize
Et qui ont  au nom de l’économie,
Surtout la leur, nous  promettaient 
Le chemin le plus court pour y arriver au pays
Les disciples du fiasco olympique
Du triomphe de la pensée commerçante unique
Qui ont multiplié par milliers les têtes de Babylone
À Dubaï, à Shanghai et dans toutes les métropoles
Aux impuissances phalliques de gratte-ciels
Aux érections toujours plus hautes
Et aux ongles de schistes
Les binaires, les pognés 
Du nouveau bréviaire
Les unicellulaires enfermées dans leurs cellulaires
Dans les toiles d’araignée refroidies
Des Kundalini aux mille pattes nouées
Des réseaux électriques et des fibres optiques.
Elles sont où nos squaws et nos filles du roy
Dans ce pays de fausses blondes 
Qui rêvent de policiers et de pompiers 
D’entrepreneurs en construction 
Et de joueurs de hockey
Tous pendus aux écumes du million?

Qu’est-ce qui t’arrive ma Terre Québec
Il est grand temps que tu retournes à l’argile
Tiens à L’Isle-Verte où défèquent les oies
Qu’on te refasse une beauté?
C’est-tu ça Terre Québec
Une vitrine de porcs d’hamsters dame Nouvel Âge
Qui tournent en rond dans l’anale logique pas du tout?

Vous êtes où Pélo, Ducharme, Godin, Julien et Langevin
Pis les hôtes?
Qui voyaient surréalistes 
Et n’en voulaient pas de cet hyperréalisme
Virtuel calqué sur du mauvais réel
Au point de l’étouffer le réel 
De l’empêcher de respirer
De sortir des cadres

Allons sortons les violons
Les gazous, les musiques à bouche et à babouche
Les cuillères, les flèches de nos ceintures
Et dans un reel d’enfer
Faisons le sortir le réel de ses normes et de ses cadres
Qui ne nous ont jamais appartenu.

Retournons dans nos forêts Gaulois d’Amérique
Disons non à ces abrutis qui arrachent les bras des arbres
Aux pro gazons et autres poisons de ce monde 
Aux convertis de la Gestapo Santé Sécurité
À ces délateurs gelés aux barbituriques des média
Et au nouvel Évangile de l’imbécillité
Qui voient en chaque voisin un maudit Judas.

Il est où mon Québec
Des parties de hockey
Des gamins qui bloquaient les rues l’hiver
Des rondelles noires aux yeux carbonisés
De Maurice Richard ?
Il est où mon Québec perdue dans les légendes nues
De je m’ensauvage quand le cœur m’en dit
Parce qu’il cogne trop fort avec son Noroît contre mes tempes
Et que j’ai le goût de bondir 
Comme une fleur à la face de la vie ?

Lug Lavallée, 

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