Entre la vie et la mort,
une goutte de rosée sur ma langue
- oh ! Le baiser de la Reine...
jeudi 30 juin 2016
mercredi 29 juin 2016
Pure beauté de vivre
La joie entière d'être vivant...
- tout le reste est inconscience,
incorrigible stupidité qui se mord la queue !
lundi 27 juin 2016
Faire partie de la Terre
Faire partie de la Terre, c'est connaître l'agitation d'être une
graine, la noirceur d'être planté, la lutte vers la lumière, la joie
d'éclore et de porter des fruits, l'amour d'être de la nourriture pour
quelqu'un, la dispersion de vos graines, la décadence des saisons, le
mystère de la mort et le miracle de la naissance.
John Soos
dimanche 26 juin 2016
Le courageux
Planté, présent, fort
Il s’élève sans brutalité
Et révèle Solidité
Mu par une sœur tourbillonnante
Et par une mère riche,
Ses doigts frissonnent de fraternité
C’est une puissance tranquille,
Un frère ennemi
C’est un géant doux
Qui appelle l’eau dans mes yeux.
Marion
samedi 25 juin 2016
Elle met du rouge
Elle met du rouge
sur ses paupières
il met du bleu
sur ses lèvres
elle dit je pars
il dit compare
elle commande le taxi
il prend la sortie
lui ouvre la porte
elle dit morte
l'escalier descend
la rue les attend
elle met du bleu
sur ses lèvres
il met du rouge
sur ses paupières
Cygne blanc
il met du bleu
sur ses lèvres
elle dit je pars
il dit compare
elle commande le taxi
il prend la sortie
lui ouvre la porte
elle dit morte
l'escalier descend
la rue les attend
elle met du bleu
sur ses lèvres
il met du rouge
sur ses paupières
Cygne blanc
jeudi 23 juin 2016
Blessure du néant
Le néant était pour toi comme une blessure,
Tu la rafraîchis doucement avec le monde.
Maintenant, il guérit doucement par-dessous nous.
Rainer Maria Rilke
mercredi 22 juin 2016
Désert
Sans homme
sans ombre
figé
cuisant de sortilèges
pierres chaudes déstabilisées
météorites oubliées
tombes ensablées
mon souffle
seul mon souffle
témoigne de ce lieu
sans ombre
sans proie
Cygne blanc
mardi 21 juin 2016
Le petit poids de ma peine
Pour parler de ma peine
Je pourrais pianoter
D’un do précis, d’un do permis
Parfaitement placé parmi la pleine portée
De mes précieux peut être.
Je pourrais par ailleurs, paniquer par peur
De plonger dans les pas de ma peine ;
De porter le poids de mes paroles
Par-delà les pourquoi et les ponts
Qui poussent la porte palatine
De mes parfaits partages ;
Parmi les plus hauts plateaux
De la paix pathétique
Du petit poids de ma peine.
Marion
Je pourrais pianoter
D’un do précis, d’un do permis
Parfaitement placé parmi la pleine portée
De mes précieux peut être.
Je pourrais par ailleurs, paniquer par peur
De plonger dans les pas de ma peine ;
De porter le poids de mes paroles
Par-delà les pourquoi et les ponts
Qui poussent la porte palatine
De mes parfaits partages ;
Parmi les plus hauts plateaux
De la paix pathétique
Du petit poids de ma peine.
Marion
lundi 20 juin 2016
Le fou et le saint
Le fou est celui qui, énonçant la vérité, la rabat sur lui, la capte à son profit. Le saint est celui qui, énonçant la vérité, la renvoie aussitôt à son vrai destinataire, comme on rajoute sur une enveloppe l'adresse qui manquait. Je dis le vrai donc je ne suis pas fou, dit le fou. Je dis le vrai mais je ne suis pas vrai, dit le saint. Je ne suis pas saint, dit le saint, seul Dieu l'est, à qui je vous renvoie.
Christian Bobin, le Très-Bas
vendredi 17 juin 2016
Adorable créature de nuit
Adorable créature de nuit
je dormirai la tête au creux de ton amour
et les poings refermés griffant l'eau de ton aube
ton corps comme le ciel de si étranges musiques
nues aux confins mordorés de l'auroch
tu danseras les mers et les tendresses profondes
l'eau vagira plus loin les cris des océans
viens l'enfer est intense et mon film est rebelle
nécrose merveilleuse d'un spasme intransigeant
la rue refermera ses restaurants d'odeurs
mes lettres porteront les stigmates d'auteur
d'autres mythologies d'autres Emmanuelles
passeront par l'abord d'où je reviens déjà
je dormirai les mains enfoncées dans tes lèvres
lentement merveilleuses et crépusculairement
d'une rougeur de nuit à donner à mon sexe
qui broie par-dessus toi des Septembre de chair
ô longue longue créature de vie
Louis Geoffroy
mercredi 15 juin 2016
Enfances
Au bois il y a un oiseau, son chant vous arrête et vous fait rougir.
Il y a une horloge qui ne sonne pas.
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches.
Il y a une cathédrale qui descend et un lac qui monte.
Il y a une petite voiture abandonnée dans le taillis, ou qui descend
le sentier en courant, enrubannée.
Il y a une troupe de petits comédiens en costumes, aperçus sur la
route à travers la lisière du bois.
Il y a enfin, quand l'on a faim et soif, quelqu'un qui vous chasse.
Arthur Rimbaud, Illuminations
lundi 13 juin 2016
Amère terre
L’attéré, l’amer,
La terre hait, l’âme erre
La terre aime la mer,
Telle est la mère.
Anonyme
Anonyme
dimanche 12 juin 2016
Ouvrir la nuit
Si j’ouvrais la nuit qui se cache dans les étoiles,
la nuit que la ville efface.
Si j’ouvrais la vaste nuit avec ses lunes et ses rencontres, je marcherais
éperdue, vers une vérité première.
Je croiserais des yeux qui scrutent le même silence, qui cherchent la même
lumière.
Je mouillerais mon âme à celle des noctambules
Ces gens qui passent le meilleur de leur temps dehors.
Les étoiles jetteraient des étincelles dans nos yeux
La musique nous monterait au ventre
aiguiserait nos hanches
Envoûterait nos pieds
J’embrasserais les branches
Je danserais avec les dieux.
J’ai connu des nuits vraiment magiques,
des nuits de musique où nous baignions sans mots dire, dans la grande
piscine de l’univers
avec des chansons à perte de vue,
qui faisaient fuir l’horizon de nos solitudes.
L’ego avait pris le bord, et nos pensées se reposaient enfin.
Nous étions soudés autour des musiciens qui chantaient la gaité savoureuse
du monde,
et nous entraînaient sur les cordes vibrantes de leur guitare vagabonde.
Oh la nuit m’appelle et je l’ouvre pour permettre à la femme que j’aime
d’ouvrir ses ailes.
Nita
samedi 11 juin 2016
Mystère effrayant
Nous ne voyons jamais qu'un côté des choses;
L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant.
L'homme subit le joug sans connaître les causes.
Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.
Victor Hugo
L'autre plonge en la nuit d'un mystère effrayant.
L'homme subit le joug sans connaître les causes.
Tout ce qu'il voit est court, inutile et fuyant.
Victor Hugo
vendredi 10 juin 2016
Aujourd'hui
Aujourd’hui c’est le jour où les marches ne montent ni ne descendent,
Où le Ciel rejoint la Terre,
Aujourd’hui c’est le jour où chaque mouvement est une lettre de l’alphabet de l’Univers,
Où la lumière cicatrise,
Aujourd’hui c’est le jour du Tout,
Le jour du Rien,
Aujourd’hui c’est le jour où mon corps promène mon âme.
Marion
jeudi 9 juin 2016
Passion mystique
Rien n'est plus contraire à l'expérience mystique que la routine et la sécurité. Seules les âmes ébranlées jusque dans leurs fondements par la passion ont la chance de voir s'écrouler l'édifice de leur moi, de devenir les chantiers du divin.
Christiane Singer
mercredi 8 juin 2016
Vie perdue
Un jour viendra où une main de lumière heurtera le bois du cœur, avec une telle insistance que je ne pourrai faire autrement que me lever, et ouvrir. À la question qui me sera posée, je ne saurai pas répondre, sinon par un sourire : je n'ai rien fait de ma vie. Je l'ai perdue le plus possible.
Christian Bobin, Lettres d'or
Christian Bobin, Lettres d'or
mardi 7 juin 2016
Silence dévorant
Les jours creux et les jours pleins se succèdent comme phases de la lune dans mon ciel vide de toi. Je marche à l'envers du temps, suspendu au néant, la tête perdue dans mes pensées. Je m'en vais vers le silence, le grand silence qui dévore tout.
lundi 6 juin 2016
De Panama
Ton panama blanc
Posé sur une chaise
Longue, l'attente
Mes jambes en une ronde
Cherche ton pas
Sur le sable blanc
D'Ipanema
Sous le ciel blanc
Ton panama
Voyage
Au compas de midi
Le soleil d’Équateur
Brûle tes pas
De Chamane blanc
Ton panama
Emporté par le vent
Comme oiseau empaillé
Sur l'océan
Devient voilier blanc
Cerf-volant
Aux mains de l'enfant
Traçant ton visage
Au cœur du nuage
Papillon blanc
Des Iles du Vent
Emporte-moi
Dans ta ronde
Que j'embrasse le monde
De Panama à Casa la Blanche.
Cygne blanc
samedi 4 juin 2016
Amie aux yeux de neige
La vie me vient de la vie et c'est vers elle que je vais, vers mon amie aux yeux de neige, ma petite source, ma seule épouse. La vie, rien que la vie. La vie, toute la vie.
Christian Bobin
vendredi 3 juin 2016
Vie et mort d'un papillon
Le papillon de Muzo vole dans l'orage:
les fils équinoxiaux au grand complet
et la pâte givrée des émeraudes,
tout vole dans l'éclair,
l'air secoue ses ultimes conséquences,
alors une pluie d'étamines vertes,
le pollen effrayé de l'émeraude monte:
ses grands velours et leur parfum mouillé
retombent sur les rives bleues de l'ouragan,
ils s'unissent aux levures de la terre
et s'en retournent enfin à la patrie des feuilles.
Pablo Neruda, le Chant général
jeudi 2 juin 2016
La vie sans préméditation
La vie sans préméditation se fraye un chemin parmi les chants d'oiseau, les rires d'enfants. Dans la clarté du matin, il n'est point de victoire à espérer, de défaite à redouter - l'innocence prévaut. Le vent malicieux me porte un parfum de grand large - il murmure : ici, là-bas... brille un même soleil.
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