jeudi 6 août 2015

La petite fille


C'est moi qui frappe aux portes,
aux portes, l'une après l'autre.
Je suis invisible à vos yeux.
Les morts sont invisibles.

Morte à Hiroshima
il y a plus de dix ans,
je suis une petite fille de sept ans.
Les enfants morts ne grandissent pas.

Mes cheveux tout d'abord ont pris feu,
mes yeux ont brûlé, se sont calcinés.
Soudain, je fus réduite en une poignée de cendres,
mes cendres se sont éparpillées au vent.

Pour ce qui est de moi,
je ne vous demande rien :
il ne saurait manger, même des bonbons,
l'enfant qui comme du papier a brûlé.
Nâzim Hikmet


1 commentaire:

  1. Kapıları çalan benim
    kapıları birer birer.
    Gözünüze görünemem
    göze görünmez ölüler.

    Hiroşima'da öleli
    oluyor bir on yıl kadar.
    Yedi yaşında bir kızım,
    büyümez ölü çocuklar.

    Saçlarım tutuştu önce,
    gözlerim yandı kavruldu.
    Bir avuç kül oluverdim,
    külüm havaya savruldu.

    Benim sizden kendim için
    hiçbir şey istediğim yok.
    Şeker bile yiyemez ki
    kâat gibi yanan çocuk.

    Çalıyorum kapınızı,
    teyze, amca, bir imza ver.
    Çocuklar öldürülmesin
    şeker de yiyebilsinler.

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