mercredi 3 juin 2015

Entre le rien et l'infini

Il y a une tension insupportable au cœur du réel. Parfois, le ressort se tend et tu te réveilles en pleine nuit, au bord d'un précipice, avec un hurlement dans la gorge qui s'étire en longueur comme une chute vertigineuse dans le matin à venir. Et tu t'étonnes, tu t'étonnes d'être encore en vie. Tu remercies. Et parfois le ressort se détend et te projette par-dessus l'horizon : tu voles dans la proximité des étoiles, tu danses avec le vent qui t'emporte comme feuille morte au-delà de toi-même. Tu ne le sais pas mais c'est alors que tu es en danger car tu pourrais oublier qu'il faut revenir pour nourrir le chat, arroser les plantes, faire la vaisselle et emmener les enfants à l'école - c'est ici, dans cette tension entre le rien et l'infini, que cela se passe.

4 commentaires:

  1. Et ne pas oublier de braire joyeusement dans le pré, célébration audible de l’accord vibrant entre le rien et l’infini.... :-)

    Amezeg

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    1. Merci pour ce rappel, tout à fait essentiel : ah ! L'accord vibrant entre le rien et l'infini...hi han ! :-)

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  2. Le difficile n'est pas de rester au ras du sol...ni même de s'envoler - par l'imagination - tout là-haut dans le ciel, le difficile et le presque impossible, certains jours...est de tenir les deux ensemble, d'avoir les pieds sur terre et la tête dans les nuages...
    Prodige que l'âne, sur la photo de profil, semble assez bien maîtriser...;-)

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  3. Maintenir l'attention!
    Entre l'inspire et l'expire, le ressort du coeur ou son sort...
    J'aime bien l'idée de nourrir le chat, ça m'est facile!
    Nourrir l'âne demande un peu plus d'imagination...

    Cygne blanc

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