Derrière les portes
il y avait un jardin
des rires
des promeneurs
Poussant les portes de la grande cour
des pigeons s'envolent
puis se déposent ici et là
picorant quelques gravillons
les ultimes miettes d'un frugal festin
Des chats amaigris cherchent
le dernier rayon de soleil
un chien erre sans maître
Ce va et vient
d'un passé au présent
déserté
ils furent nous fûmes
Et cette odeur d'absence
aux rideaux flottants
des fenêtres béantes
des façades lézardées
Visiteuse céleste
la mer s'est retirée
dernier assaut
d'un tremblement perpétuel
Un instant encore
il y a un jardin
des rires
des promeneurs
Ouvrant les portes de la cour voisine
des colombes s'envolent
des enfants accourent
les bras chargés de chatons
mon chien retrouve son maître
Un orgue de barbarie joue
"on écrit sur les murs
la force de nos rêves
Nos espoirs en forme de graffiti
On écrit sur les murs pour que
l'amour se lève
Un beau jour
sur le monde endormi"
Cygne blanc