Moi, c’est mon corps qui pense. Il est plus intelligent que mon cerveau. Il ressent plus finement, plus complètement que mon cerveau. Quand mon corps pense... tout le reste se tait. À ces moments-là, toute ma peau a une âme.
Un grain de sable se change en vent Délivrant le sirop de son sirocco. L’icône pornographique qui lui a brisé la voix A immobilisé le dernier phonème Du prépuce schizophrénique D’un Perceval béni dans les jambes des villes Qui cherchait sa perle dans les effluves du vin des culs de sac. Ô combien d’avortements mystiques De naufrages d’arches Sur l’archet des corps à réinventer? Partition de nerfs en folie Et de cellules ventouses. Phares fanatisés dans les yeux batraciens Salivant le vers uni qui a perdu sa Voie lactée. Oui avortements érotiques Dans les stratus ratatinés Des semences et des oasis maquillés, Préparés pour la grande noce du sang et du transparent De nos corps censurés par les idéogrammes de la pensée De la norme, de l’ordre et de l’éducation. Les plumes de l’absence Dorment aux pieds de l’aimée. Ce silence n’a plus de nombril Pour mesurer L’espace de la semence étirée Par les vautours déportés. Germen dans le grain de sable Qui connaît l’éternité désespérante Du feu du jour sans passion Et la percussion assourdissante dans sa cage thoracique Des nuits sans étoiles. Espoir! Le ciel s’écoule Toujours du vin des jambes Sur d’autres incontinents Là où le repos s’épuise Dans la sensation de la proximité d’un autre grain de sable. À deux sauront-ils Pour qui la mer déroule ses épaules? Le corps se réinvente dans la mémoire de l’eau Qui fait teinter leur cristallisation Oui, la fumée est l’orgasme des pierres disait Vanier Comme le rêve est le spasme du désert! Floraison, la rose des sables Étoile de mer des déserts Multiplie les directions et les jambes Des vents errants et des corps rêvant Par un soir phallique de Pleine Lune. Lug Lavallée