Je te parle de l’inespérée, de la brise de printemps qui souffle doucement sur mon cœur endormi pour en raviver la braise meurtrie. Tu déposes un baiser là, en cet abri secret où nous n’avons jamais cessé de nous rencontrer, tremblant, nus. Et soudain, l’éternité.
Je te parle de l’inaltérable, de celle qui danse dans les yeux des amants depuis le premier matin du temps, et qui rit dans les larmes scintillantes qui humectent le monde. Tu es la vie dans toute vie, et cependant tu ne crains pas la mort, ce couronnement dont tu reviens sans trêve, libre. Un instant, le frémissement de la vérité.
Je te parle de l’insaisissable, de ces pas dans le sable dans lesquels je mets mes pas hésitants avant que la mer n’efface toute trace de notre folie. Ils dessinent une présence au-delà de toute absence. Et toi tu dis la patience infinie et le frein qui se ronge sans fin, jusqu’à tout et même plus. Toujours, un éclair intangible.
Je te parle de l’inabordée, de l’île de lumière au milieu du silence et de la caresse qu’y prodiguent les ailes des oiseaux au vent qui tourbillonne. Tu te tais, radieuse, tandis que mes mots s’envolent et se perdent au-delà des nuages pour te dévoiler encore une fois. Et voilà, tu es là, souriante étoile perçant le jour.
Je te parle de toi, en ce jardin où nous nous perdons sans retour, où il n’est plus ni toi ni moi dans la clarté du moment. Alors, le commencement de demain.